Avec l'amycrétine, la perte de poids a atteint 13% en trois mois, selon des résultats de phase I d'un essai clinique - sur 16 personnes - annoncés par la firme. De précédents essais avaient montré une perte de poids d'environ 6% sur une période similaire avec les traitements Ozempic et Wegovy de Novo Nordisk.
Il est cependant nécessaire de poursuivre les recherches pour évaluer l'efficacité et la sécurité à long terme de l'amycrétine, ont souligné des experts.
L'annonce n'en a pas moins aiguisé les appétits en Bourse, où le cours des actions Novo Nordisk, coté à Copenhague a grimpé de plus de 8% jeudi.
La popularité d'une nouvelle génération de traitements contre le diabète utilisés aussi contre l'obésité a fait de Novo Nordisk la première capitalisation européenne et le moteur de l'économie danoise, provoquant aussi des ruptures de stock.
Contrairement à d'autres médicaments à base de semaglutide tels qu'Ozempic, Wegovy ou Mounjaro (Eli Lilly), l'amycrétine est administrée sous forme de pilule, plutôt qu'en injection hebdomadaire.
Comme ces médicaments, l'amycrétine imite une hormone secrétée par les intestins (GLP-1, abréviation de glugaco-like peptide 1), qui stimule la sécrétion d'insuline et procure une sensation de satiété.
Mais elle imite également une autre hormone, l'amyline.
«Cette approche semble un peu plus intéressante, d'après les données limitées dont nous disposons», a déclaré Daniel Drucker, chercheur à l'université canadienne de Toronto, au New Scientist. Mais il faut davantage de données, a-t-il ajouté, notant que l'amycrétine n'avait pas fait l'objet d'un essai comparatif avec d'autres traitements.
Martin Holst Lange, vice-président exécutif de Novo Nordisk chargé du développement, a déclaré à des investisseurs que l'amycrétine avait «le potentiel de montrer la même efficacité et la même sécurité que CagriSema», autre traitement de la firme ciblant l'amyline.
Les résultats d'un essai sur une forme injectable d'amycrétine sont attendus courant 2025, a-t-il précisé, ajoutant que Novo Nordisk étudiera alors un «programme de développement ambitieux».
Problème sanitaire mondial, l'obésité est une maladie chronique complexe, facteur de risque de maladies cardiovasculaires, de diabète, de certains cancers et de complications comme dans le cas du Covid-19.
La nouvelle génération de médicaments contre l'obésité réduit le risque de maladies cardiovasculaires associées, mais augmente le risque d'effets gastro-intestinaux, selon certaines études.
Et une partie importante du poids perdu sous traitement revient une fois qu'il est interrompu, selon d'autres travaux.