Les instituts prévoyaient encore cet automne une croissance de 1,3% pour l'Allemagne cette année, mais sont désormais plus pessimistes en raison de la lenteur du redressement de la consommation. Leur nouvelle prévision se rapproche des projections du gouvernement allemand, qui prévoit une croissance de 0,2% cette année.

En cause, «des facteurs conjoncturels et structurels» qui se superposent, expliquant «la lenteur de l'évolution économique globale», a déclaré Stefan Kooths, directeur de la recherche économique à l'Institut de Kiel. «Bien qu'une reprise soit probable à partir du printemps, l'élan général ne sera pas très fort», a-t-il ajouté.

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En 2023, l'économie allemande a basculé dans le rouge avec une chute de 0,3% de son PIB, plombé par la crise du secteur industriel. «Au cours de l'année, la consommation privée deviendra le moteur le plus important de l'économie», ont expliqué les cinq instituts (DIW, IFO, IFW, IWH, RWI) dans un communiqué commun.

Prévisions inchangées pour 2025

Hors, celle-ci «s'est redressée plus tard et de manière moins dynamique que ne l'avait prévu [le groupement d'instituts]», ont-ils ajouté. Pour l'année 2025, les prévisions de croissance des instituts sont pratiquement inchangées, à 1,4% (contre 1,5% auparavant).

L'inflation, qui avait atteint un niveau record de plus de 8% à l'automne 2022, confirmera le ralentissement en cours, à 2,3% en 2024 et 1,8% en 2025 d'après eux. Les salaires réels devraient augmenter et soutenir la reprise de la consommation mais sans que le pouvoir d'achat retrouve avant le deuxième trimestre 2025 le niveau d'avant la flambée de l'inflation, dans la foulée du déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022

L'Allemagne, longtemps locomotive de l'économie européenne, fait face à une crise de son secteur industriel, pilier de sa croissance, causée par la hausse des prix de l'énergie et par la baisse de la demande mondiale. Cette situation délicate provoque de vifs débats entre les trois partis du gouvernement de coalition du chancelier Olaf Scholz.

Le chef de file des libéraux du FDP, le ministre des Finances Christian Lindner, refuse la réforme plébiscitée par Robert Habeck, ministre de l'Economie écologiste, qui appelle à aménager les règles budgétaires constitutionnelles pour investir et soutenir l'industrie. Les experts des instituts recommandent une réforme «modérée» de la règle constitutionnelle du frein à l'endettement, qui autoriserait plus d'investissement financé par la dette.