«L'Etat de Côte d'Ivoire a décidé de servir le prix au producteur à 1500 FCFA le kilogramme. C'est un niveau de prix jamais réalisé dans l'histoire de la filière cacao», dans le pays, a déclaré mardi le ministre de l'Agriculture Kobenan Kouassi Adjoumani, lors d'une conférence de presse.
Cette hausse intervient au moment où les cours du cacao battent des records sur les marchés de matières premières.
A New York, il a par exemple plus que triplé en un an, atteignant 10'000 dollars la tonne, en raison des intempéries (pluies puis sécheresse) dans les pays producteurs comme la Côte d'Ivoire qui ont miné les récoltes.
La Côte d'Ivoire vend ses fèves de cacao par anticipation et le prix d'achat est fixé par l'Etat. Il est ainsi moins sensible aux fluctuations du marché - à la hausse comme à la baisse - que dans d'autres pays comme le Cameroun, producteur plus modeste, où le système est libéralisé.
Face à l'envol des cours, certaines voix ont critiqué ce système en Côte d'Ivoire, arguant que dans les pays où le système est libéralisé, le kilo de cacao se vend actuellement trois à quatre fois plus cher.
«Ceux qui soutiennent cette thèse oublient que notre pays a déjà expérimenté le système libéralisé dont les résultats n'ont pas été à la hauteur des attentes», a répondu le ministre Adjoumani, rappelant qu'entre 2000 et 2011, des «prix dérisoires» étaient payés aux producteurs lorsque les prix mondiaux chutaient.
«Dans le système stabilisé, la hausse quotidienne des cours mondiaux n'est pas répercutée immédiatement mais elle profite aux producteurs avec un décalage dans le temps», a-t-il ajouté.
L'annonce d'un prix à 1500 FCFA pour la campagne dite intermédiaire (d'avril à septembre) a été saluée par certains représentants de producteurs.
«Nos préoccupations ont été prises en compte. Le système en place sécurise un revenu pour les producteurs», a affirmé Thibault Yoro, secrétaire général de la Centrale syndicale agricole de Côte d'Ivoire.
Le cacao ivoirien représente 45% de la production mondiale (soit plus de 2 millions de tonnes), et compte pour 14% du PIB de ce pays d'Afrique de l'ouest.