L'indice des prix à la consommation a reculé de 0,3 point de pourcentage par rapport à février au sein de la première économie européenne, à son plus bas niveau depuis avril 2021, a indiqué l'office des statistiques Destatis dans un communiqué.

Le ralentissement est plus fort qu'attendu par les experts de l'outil d'analyse financière Factset qui tablaient sur un recul plus léger à 2,3%.

Sur un mois, les prix ont augmenté de 0,4%.

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Le mouvement de désinflation se poursuit donc alors que la hausse des prix à la consommation s'élevait à 5,9% en moyenne en 2023, après un pic de 8% en octobre 2022, causés par la hausse historique des coûts de l'énergie dans le sillage de la guerre en Ukraine.

Première cause de ce ralentissement : la baisse des prix de l'alimentation sur un an, une première depuis 2015. Ceux-ci ont baissé de 0,7% par rapport à mars 2023.

En outre, les prix de l'énergie, premier facteur de l'inflation depuis deux ans, étaient inférieurs de 2,7% à ceux de mars 2023.

L'économie allemande, basée sur un modèle industriel d'export, a subi encore plus fortement que ses voisines européennes l'arrêt de la fourniture du gaz russe bon marché et la flambée des prix de l'énergie.

Pour calmer l'inflation dans la zone euro, la BCE a augmenté les coûts d'emprunt à un rythme sans précédent depuis juillet 2022.

L'institution de Francfort fera le point sur ses taux lors de la réunion du Conseil des gouverneurs jeudi prochain. Elle a jusqu'ici laissé entendre qu'une première baisse des taux n'interviendrait pas avant juin.

Le ralentissement de l'inflation s'est également fait sentir en France, où l'inflation a atteint 2,3% en mars d'après des données provisoires.

Servant de référence à la BCE, l'indice global des prix harmonisés a aussi décéléré en Allemagne en mars, à 2,3% sur un an, après 2,7% en février, se rapprochant de l'objectif à terme de 2% pour la zone euro.

L'inflation en Allemagne «pourrait tomber à 2% dès le mois prochain, avant de se redresser quelque peu dans les mois suivants», a commenté mardi Carsten Brezski, de la banque ING. Il voit ensuite l'agrégat suivre une trajectoire plus volatile et «osciller dans une fourchette de 2% à 3% plutôt que de continuer à descendre en ligne droite à 2% ou moins».

La BCE s'attend elle à ce que la hausse des prix n'atteigne l'objectif de 2% qu'en 2025 dans l'ensemble de la zone euro, après 2,3% en 2024 sous l'effet de l'impact plus faible des prix de l'énergie.