Renault est allé chercher Volvo, propriétaire depuis 2012 de son ex-filiale Renault Trucks, pour fonder la coentreprise «Flexis»: elle produira ces utilitaires légers adaptables «comme des Lego» à Sandouville (Seine-Maritime), l'usine du Renault Trafic.
Renault et Volvo veulent notamment proposer un produit tout en un, combinant des véhicules personnalisés et des services, aux grands groupes logistiques, commerciaux et leurs flottes de plusieurs centaines de véhicules.
Avec deux tailles de batteries pour différents usages, ils seront aussi vendus à l'unité dans les réseaux Renault et Renault Trucks.
Le groupe de logistique CMA CGM a rejoint la coentreprise avec 10% du capital et un investissement allant jusqu'à 120 millions d'euros, et sera un des premiers à tester 1.500 camionnettes, a indiqué le patron du groupe Rodolphe Saadé.
Avec l'électrification balbutiante du secteur, et plusieurs startups déjà sur le coup, «la situation est propice à la +disruption+», a lancé le directeur général de Renault Luca de Meo. «J'ai pu convaincre Rodolphe en vingt minutes (...) c'est peut-être le Tesla des utilitaires».
Les partenaires ont dévoilé les premières esquisses de cette famille de petits utilitaires pensé pour la livraison urbaine, de la taille d'un petit Renault Kangoo, mais avec la capacité de chargement d'un plus gros utilitaire, selon Luca de Meo.
Alors que ces véhicules restent bien plus chers à l'achat que leurs équivalents diesel, les partenaires devraient «réduire le coût à l'usage de 20 ou 30%», selon M. de Meo.
«Il n'y a pas de projet semblable en Europe, mais quelques-uns en Asie ou aux Etats-Unis», a souligné le patron de Volvo Trucks, Martin Lundstedt.
«Nous savons aussi que la concurrence asiatique est de plus en plus forte», a ajouté Rodolphe Saadé. «Il s'agit d'être prêt dès les premiers jours de 2026», avec un véhicule «compétitif», a-t-il souligné.
Les deux constructeurs automobiles doivent investir ensemble 600 millions d'euros et détiendront chacun 45% de Flexis. Ils restent ouverts à d'autres investissements, ont souligné leurs dirigeants. Renault est notamment en discussion avec son partenaire Nissan, qui commercialise déjà des utilitaires du Losange sous sa marque.
L'annonce, le 29 mars, de la localisation de la production des futurs fourgons FlexEvan dans l'usine française de Sandouville pour fournir Flexis s'est accompagnée d'une promesse de 550 embauches en quatre ans et 330 millions d'euros (323 millions de francs) d'investissement pour ce site historique de Renault, où travaillent déjà 1850 personnes et 600 intérimaires.