Ces chiffres, qui sont à législation constante et ne tiennent pas compte de futures mesures gouvernementales, figurent dans la feuille de route économique pour les prochaines années approuvée par le conseil des ministres.
Auparavant, Rome misait sur une croissance de 1,2% cette année et 1,4% en 2025.
Fait inhabituel, le gouvernement a renoncé ainsi à présenter des objectifs chiffrés reflétant sa future politique budgétaire, en attendant d'y voir plus clair sur les nouvelles règles du Pacte de stabilité qui devraient entrer en vigueur en mai.
Ces règles prévoient un nouvel outil, le «plan fiscal et structurel à moyen terme» qui sera soumis à Bruxelles avant le 20 septembre et dans lequel «le gouvernement fournira tous les éléments utiles à l'élaboration du budget», ont fait valoir des sources gouvernementales.
«Nous souhaitons le présenter avant cette date, lorsque tous les éléments seront disponibles», a commenté devant la presse M. Giorgetti.
Objectifs ambitieux
L'économie italienne s'est révélée «plus résiliente» que d'autres, a-t-il assuré. «Nous sommes optimistes et nous devons l'être», mais «le cadre général incite à la prudence», a-t-il ajouté.
Les objectifs de croissance de Rome, jugés ambitieux par les analystes, sont nettement supérieurs aux prévisions de la Banque d'Italie, qui table sur seulement 0,6% en 2024. La Commission européenne et le Fonds monétaire international (FMI) prévoient 0,7%.
Pour stimuler sa croissance, l'Italie peut compter sur les fonds du plan de relance européen, dont elle est la première bénéficiaire avec 194,4 milliards d'euros prévus d'ici à 2026. En 2023, la péninsule a enregistré une croissance de 0,9%.
Le gouvernement Meloni compte par ailleurs ramener à 4,3% du PIB le déficit public en 2024, confirmant ainsi son objectif fixé en septembre, et à 3,7% en 2025.
Le déficit avait dérapé à 7,2% du PIB en 2023, dépassant largement les prévisions du gouvernement qui avait visé 5,3%, en raison d'un dispositif d'incitations fiscales très généreux censé rendre les logements moins énergivores.
Quant à la dette publique, elle devrait légèrement remonter, à 137,8% du PIB en 2024 et 138,9% en 2025, après 137,3% en 2023. Cet indicateur avait bénéficié l'an dernier de l'inflation qui avait gonflé le PIB, ce qui baisse mécaniquement le ratio.