Devant l'assemblée générale, le responsable a parlé d'une «erreur d'appréciation entrepreneuriale qui n'aurait pas dû se produire.» L'établissement de gestion est conscient que ce cas «isolé» a engendré de l'incertitude, a déclaré M. Lacher.
«Nous savons que cela a affecté la confiance dont jouit Julius Bär.» Cet acte de contrition a suscité quelques timides applaudissements dans la salle.
Début février, le gestionnaire de fortune zurichois a dû inscrire un amortissement de quelque 600 millions de francs sur les crédits accordés à des filiales du groupe autrichien en faillite Signa. En conséquence, le bénéfice net de Julius Bär a fondu en 2023.
Cet engagement en faveur de l'empire immobilier René Benko a coûté son emploi au directeur général Philipp Rickenbacher, débarqué au moment de l'annonce de l'amortissement. Les membres de la direction ont été privés de bonus.
Le scandale a incité Julius Bär à abandonner son activité Private Debt, qui représentait début février encore des engagements de 800 millions, soit 2% du total des 38,9 milliards de crédits accordés par la banque.
Suivant sa ligne de conduite, Romeo Lacher n'a pas prononcé les noms de René Benko ou du groupe Signa à la tribune de l'assemblée générale, préférant évoquer des «incidents de crédit» dans l'activité Private Debt, (crédits aux riches clients), respectivement sur le plus important engagement de ce portefeuille. Néanmoins, le président a clairement fait allusion à la société autrichienne, prudemment décrite comme un «conglomérat immobilier et de commerce de détail de luxe».
Le groupe autrichien en faillite Signa codétient en Suisse, via plusieurs filiales, les grands magasins Globus.