Cette mise en garde intervient après que l'Iran a annoncé la saisie d'un navire «lié à Israël» dans le Golfe, sur fond de tensions exacerbées entre les deux pays.

Israël se trouve en état d'alerte face aux menaces de représailles de Téhéran, qui a promis de «punir» Israël après une frappe meurtrière le 1er avril sur son consulat à Damas (Syrie), qu'il lui impute.

«Nous avons renforcé notre préparation pour protéger Israël d'une nouvelle agression iranienne. Nous sommes également prêts à réagir», a déclaré samedi le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari.

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Dans ce contexte, les Etats-Unis, alliés historiques d'Israël, ont annoncé l'envoi de troupes et de «moyens supplémentaires» dans la région afin de «soutenir les efforts de dissuasion régionale et accroître la protection des forces américaines».

Le président américain Joe Biden a dit vendredi qu'il s'attendait à ce que l'Iran passe «bientôt» à l'action, en réponse à une question sur les menaces contre Israël, accusé par la République islamique d'être à l'origine de la frappe contre son consulat à Damas.

Les craintes d'un embrasement régional ont poussé samedi les Pays-Bas à fermer, «par précaution», leur ambassade en Iran ainsi que leur consulat à Erbil, dans le Kurdistan irakien.

Plusieurs pays dont la France, l'Allemagne, la Suisse ou les Etats-Unis, ont par ailleurs réitéré leurs appels à leurs ressortissants à ne pas se rendre en Iran.

La veille, la compagnie allemande Lufthansa et sa filiale autrichienne Austrian Airlines ont annoncé suspendre leurs vols de et vers Téhéran jusqu'au 18 avril. Jusqu'à la même date, Swiss évitera le survol du territoire iranien, prolongeant de 90 minutes les vols vers et en provenance de Hong Kong, Bangkok, Singapour, New Delhi et Mumbai, a précisé à Keystone-ATS cette autre filiale de Lufthansa.

52 morts en 24 heures

Alors que les médiateurs - Qatar, Egypte, Etats-Unis - attendent des réponses d'Israël et du Hamas à leur dernière proposition de trêve, l'offensive israélienne ne connaît aucun répit dans la bande de Gaza assiégée où 2,4 millions de personnes sont menacées de famine, selon l'ONU.

Après avoir retiré ses troupes de Khan Younès (sud), l'armée israélienne a annoncé samedi qu'elle poursuivait ses opérations contre les combattants du Hamas dans le centre de l'étroite bande de terre où le mouvement islamiste, classé terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, a pris le pouvoir en 2007.

A Deir al-Balah (centre) une vidéo de l'AFP montre un paysage dévasté et des montagnes de ruines, dont les restes d'une mosquée. L'armée a «exigé que toute la zone soit évacuée» avant qu'elle ne soit «anéantie en quelques minutes», a affirmé à l'AFP Abdoullah Baraka, un témoin.

L'armée israélienne a également déclaré samedi avoir frappé plus de «trente cibles» dans la bande de Gaza au cours de la journée précédente.

En 24 heures, 52 Palestiniens ont été tués, portant le bilan total à 33'686 personnes, essentiellement des civils, depuis le début de la guerre, selon un nouveau bilan du Hamas.

Bergers israélien tué en Cisjordanie

Des sirènes d'alerte ont par ailleurs retenti vendredi dans la ville israélienne de Sdérot, a rapporté Tsahal samedi, ajoutant avoir intercepté des roquettes tirées depuis le territoire palestinien.

En Cisjordanie occupée, l'adolescent israélien porté disparu vendredi a été retrouvé «assassiné dans une attaque terroriste» samedi, a annoncé l'armée. Les forces de sécurité israéliennes sont engagées «dans la poursuite intensive des assassins méprisables et de tous ceux qui ont collaboré avec eux», a indiqué M. Netanyahu dans une déclaration transmise à l'AFP, dénonçant «un crime odieux».

Le chef du gouvernement a aussi appelé «tous les citoyens israéliens à permettre aux forces de sécurité de faire le travail sans entrave», sans directement évoquer les colons armés qui depuis 24 heures attaquent les villages palestiniens de la région.

Ces attaques se poursuivaient samedi, un journaliste de l'AFP sur place témoignant de tirs et de jets de pierres visant les localités et les véhicules circulant dans la zone. Elles ont fait au moins un mort et une trentaine de blessés, dont de nombreux par balles, depuis vendredi, selon le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne.

«Pas tangible»

Outre le bilan humain et les destructions, la guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans toute la bande de Gaza où l'aide humanitaire, strictement contrôlée par Israël, entre au compte-gouttes.

Mais au cours des derniers jours, les autorités israéliennes ont fait état d'un nombre record de camions d'aide autorisés à entrer dans le territoire palestinien.

L'armée israélienne a d'ailleurs annoncé vendredi qu'un nouveau point de passage avait ouvert dans le nord. Selon les médias locaux, il se trouve à proximité de la localité israélienne de Zikim, non loin d'Erez, un point de passage actuellement fermé.

Depuis des mois, les organisations humanitaires et les chancelleries étrangères, y compris les Etats-Unis, principal allié d'Israël, exhortent le pays à ouvrir des routes directes d'approvisionnement vers le nord de la bande de Gaza, où la crise humanitaire est la plus aiguë.

«L'augmentation de l'aide n'est pas encore tangible», a toutefois déclaré sur X Philippe Lazzarini, chef de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

«L'aide doit pouvoir se rendre en toute sécurité à tous ceux dans le besoin», a-t-il ajouté, appelant Israël à «lever» des restrictions au personnel de son agence pour lui permettre d'accéder au nord de Gaza.

Le pape François a fait part de sa «grande» souffrance en raison de la guerre, dans un message vendredi à l'occasion de la fin du ramadan. «Je souffre énormément à cause du conflit en Palestine et Israël,» a écrit le pape, 87 ans, dans un message envoyé à la chaîne Al Arabiya rendu public par le Vatican.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre lorsque des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine ont mené une attaque dans le sud d'Israël, entraînant la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir des données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent détenues à Gaza dont 34 sont mortes, d'après des responsables israéliens.