«Nous voyons les premiers signes que le marché du travail commence à se détendre», a relevé sur X (ex-Twitter) Liz McKeown, directrice des statistiques économiques de l'ONS.
La croissance des salaires hors bonus a atteint 6% pour les trois mois achevés fin février, en léger recul. Mais la hausse des revenus en termes réels, c'est-à-dire une fois l'effet de l'inflation pris en compte, accélère légèrement à 2,1%.
Ces chiffres sont scrutés de près par la Banque d'Angleterre (BoE), qui maintient depuis des mois un taux directeur élevé, à 5,25%, pour tenter de ramener l'inflation à son objectif de 2%, mais pourrait commencer à desserrer la pression dans les mois qui viennent.
Car un taux directeur élevé se traduit pour les particuliers comme les entreprises britanniques par une flambée des coûts du crédit, notamment immobilier, ce qui pèse sur des ménages déjà éprouvés par l'inflation et la crise du pouvoir d'achat, et sur l'économie.
Si l'inflation a nettement ralenti depuis son pic à plus de 11% fin 2022, à 3,4% sur un an en février, elle reste supérieure à l'objectif de 2%.
Mais «l'atténuation des pressions sur le marché du travail maintient (la banque centrale) sur la trajectoire d'une baisse des taux cet été», estime Yael Selfin, économiste en chef chez KPMG UK.
«Le léger ralentissement de la croissance des salaires confortera la Banque d'Angleterre» pour qui ces données sont «un indicateur clé de la pression inflationniste» dans le pays, de même que «la hausse du taux de chômage dresse le portrait d'un marché du travail moins tendu», selon l'analyste.
Le taux de personnes «inactives», c'est-à-dire hors du marché du travail et ne cherchant pas d'emploi, a lui aussi augmenté entre décembre et février, et se situe à 22,2% des 16-64 ans.
Le nombre d'emplois non pourvus était par ailleurs légèrement plus élevé pour la période de janvier à mars, à 916'000, qu'à fin février, selon les données de l'ONS publiées mardi.