Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, réunis lundi à Luxembourg, ont multiplié les déclarations de soutien à l'Ukraine depuis le vote samedi par la Chambre des représentants américaine en faveur de l'octroi à ce pays de 60,8 milliards de dollars à l'issue de mois de tractations avec les élus républicains.

«Ce n'est pas seulement un moment positif et important pour l'Ukraine mais aussi pour mieux assurer la paix en Europe», a commenté à ce sujet la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, à son arrivée à Luxembourg.

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«Nous devons aller de l'avant, c'est un moment crucial», a de son côté exhorté la ministre lettone des Affaires étrangères, Baiba Braze.

Pas d'annonce concrète

Mais en dépit de l'urgence de la situation, rappelée encore une fois vendredi par le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, aucune annonce concrète n'a été faite à Luxembourg.

«Maintenant que vous êtes tous là autour de la table, il est temps d'agir et non de discuter», a pourtant lancé le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba aux ministres européens, dans une intervention en visioconférence.

«J'aimerais qu'on décide plus vite», a ensuite lâché, dans l'après-midi, le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a souligné à l'issue de la réunion que plusieurs Etats membres avaient fait part de leur «disponibilité» à fournir une aide en munitions ou sous la forme de systèmes de défense antiaérienne.

«Discuter avant d'agir»

L'Ukraine, qui rencontre des difficultés sur le champ de bataille, réclame depuis des mois auprès de ses alliés qu'ils lui envoient de nouvelles armes et particulièrement des batteries de défense antiaérienne au moment où les forces russes pilonnent ses villes et ses infrastructures.

«Ce dont nous avons besoin, c'est de passer à l'action mais parfois il est nécessaire de discuter avant d'agir et c'est ce que nous faisons aujourd'hui», a déclaré la ministre néerlandaise de la Défense, Kajsa Ollongren.

«Les choses sont mûres maintenant, tout a été dit, il est temps d'agir», a insisté M. Borrell.

Les Pays-Bas sont l'un des pays européens qui détiennent des batteries de Patriot, réclamées par l'Ukraine, avec l'Allemagne, la Suède, la Pologne, la Grèce, l'Espagne et la Roumanie, selon un recensement établi de sources diplomatiques. Ces missiles sol-air sont les plus efficaces contre les missiles hypersoniques utilisés par l'armée russe contre les infrastructures ukrainiennes.

L'Espagne est restée lundi évasive sur ses intentions, se bornant à assurer, par la voix de son ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares, qu'elle «a toujours fait tout ce qu'elle a pu dans la mesure de ses possibilités» pour aider l'Ukraine.

La Pologne a jugé de son côté qu'il serait préférable d'aller solliciter les pays «d'Europe occidentale» plutôt que ceux proches de «la ligne de front», selon son ministre des Affaires étrangères.

L'Allemagne est pour le moment le seul pays à avoir annoncé l'envoi d'une batterie supplémentaire de Patriot à Kiev.