Dans son communiqué de résultats publié jeudi, le fabricant de l'iPhone a par ailleurs annoncé un programme sans précédent de rachat d'actions de 110 milliards de dollars.

Le conseil d'administration l'a autorisé «compte tenu de notre confiance dans l'avenir d'Apple», a indiqué Luca Maestri, le directeur financier du groupe californien, cité dans le communiqué.

«Grâce à la satisfaction et à la fidélité de nos clients, notre parc d'appareils actifs a atteint un nouveau record historique pour tous les produits et tous les segments géographiques», a-t-il ajouté.

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Le marché a apprécié cette annonce, à défaut des habituels résultats flamboyants de la marque à la pomme : le titre d'Apple prenait plus de 6% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de new York.

Les ventes de son produit vedette, l'iPhone, ont généré moins de 46 milliards de dollars de revenus au deuxième trimestre de son exercice décalé, en baisse de 10% sur un an. «La baisse de la demande pour l'iPhone en Chine a considérablement réduit les recettes», a noté Jacob Bourne, analyste de Emarketer.

Les services au sommet

Apple avait doublé Samsung en 2023 sur les ventes de smartphones, mais le Californien a de nouveau cédé le trône au Sud-Coréen au premier trimestre 2024, d'après le cabinet d'études spécialisé IDC, tandis que les marques chinoises Xiaomi et Transsion ont enregistré de fortes croissances, dans un contexte de reprise de ce marché.

L'activité des services, en revanche, a enregistré «un record historique», d'après Tim Cook, le patron d'Apple. Les services, qui comprennent la boutique d'applications App Store, les plateformes de streaming musical et vidéo (Apple TV+), ainsi que le stockage de données à distance (cloud), ont réalisé un chiffre d'affaires de près de 24 milliards de dollars. Ce segment pèse désormais plus de 26% des revenus de l'entreprise.

«A long terme, je pense que l'évolution d'Apple vers un modèle économique fondé sur les services constitue une approche solide pour compenser sa dépendance à l'égard des ventes d'iPhone», a souligné Thomas Husson, analyste de Forrester.

«D'un point de vue commercial, il est évident que ni les nouveaux produits lancés au premier trimestre (par exemple le casque Vision Pro et le nouveau MacBook Air) ni le rafraîchissement attendu des gammes d'autres appareils comme les tablettes et stylets n'auront d'impact sur les résultats de l'entreprise dans un avenir proche», a-t-il ajouté.

Et l'IA ?

Les résultats d'Apple arrivent après ceux de ses voisins et parfois concurrents, de Google et Meta dans la Silicon Valley à Microsoft et Amazon à Seattle.

Tous ces grands groupes technologiques ont réalisé des bénéfices supérieurs aux attentes, mais les analystes voulaient avant tout savoir si leurs investissements massifs dans l'intelligence artificielle (IA) générative (production de contenus sur simple requête en langage courant) rapportent des bénéfices, ou vont en rapporter bientôt.

«La détermination d'Apple à rester à l'écart du battage médiatique sur l'IA va probablement s'effriter, car l'entreprise commence à être assez isolée», a commenté Dipanjan Chatterjee, de Forrester. «Il est possible qu'elle fasse bientôt des annonces sur ce sujet».

Le marché s'attend notamment à ce que la prochaine conférence d'Apple pour les développeurs, en juin, porte principalement sur de nouveaux outils d'IA générative intégrés à l'iPhone. La marque à la pomme a eu un début d'année marqué par des licenciements, des poursuites judiciaires et des polémiques.

Elle a congédié plus de 600 personnes fin mars, d'après des données publiées par un organisme de l'Etat de Californie. L'ampleur totale du plan social pourrait être plus vaste, Apple n'étant contraint de signaler que les licenciements californiens.

En mars aussi, le gouvernement américain a assigné Apple en justice pour pratiques monopolistiques liées à l'iPhone et aux contraintes imposées par le groupe aux développeurs d'applications.