Le PIB britannique avait reculé de 0,3% au quatrième trimestre 2023, après avoir baissé de 0,1% au troisième. Le rebond de l'économie est plus marqué que ce à quoi s'attendaient les économistes, qui tablaient sur une progression de 0,4% au premier trimestre de cette année.
Deux trimestres de contraction économique d'affilée sont généralement considérés par les économistes comme la définition d'une récession dite «technique».
L'économie a connu au premier trimestre «une vigueur généralisée dans les secteurs des services», en particulier dans «le commerce de détail, les transports publics et la santé», et ce malgré «un autre trimestre en berne dans le secteur de la construction», a détaillé sur X (ex-Twitter) Liz McKeown, directrice des statistiques économiques de l'ONS.
La croissance du PIB est aussi plus marquée que les prévisions de la Banque d'Angleterre (BoE), qui prévoyait également une progression de 0,4% sur les trois premiers mois de l'année.
La BoE, qui a relevé son taux directeur à 14 reprises entre décembre 2021 et septembre dernier pour lutter contre l'inflation, a maintenu sans surprise jeudi son taux directeur à 5,25% jeudi.
Mais elle s'est dite «optimiste» sur un reflux de l'inflation qui devrait lui permettre de baisser ses taux dans les prochains mois, et ainsi alléger une mesure qui pèse sur les finances des ménages et des entreprises, et donc sur l'économie.
L'institution monétaire a relevé jeudi ses prévisions de croissance à 0,5% pour l'ensemble de l'année 2024 et 1% en 2025 au Royaume-Uni.
L'inflation britannique a légèrement reculé au Royaume-Uni en mars, à 3,2% sur un an contre 3,4% le mois précédent. Elle a nettement ralenti depuis son pic à plus de 11% fin 2022, mais elle reste supérieure à l'objectif de 2% fixé par la Banque d'Angleterre.
Si «les choses sont encore difficiles pour beaucoup de gens», l'économie britannique «a franchi un cap», a salué le Premier ministre Rishi Sunak sur X vendredi.
«Nous nous attendons à la poursuite de la croissance pour le reste de cette année, soutenue par un contexte économique plus favorable», notamment la baisse de l'inflation et la hausse des salaires, a commenté Yael Selfin, économiste chez KPMG.
Pour autant, l'amélioration de la croissance «probablement limitée par la faiblesse persistante» constatée en matière de productivité et sur les difficultés à «augmenter le taux d'emploi» dans le pays, a ajouté l'économiste.