«Il faut peu d'inflation pour en voir rapidement les effets négatifs, surtout pour les petits salaires», a déclaré le président du directoire de la Banque nationale suisse (BNS) Thomas Jordan, interrogé vendredi lors du Swiss Media Forum à Lucerne.
Il est donc «énormément important» que la BNS remplisse son mandat, qui est «juste», a ajouté le responsable. Il réagissait à des propos du président de l'Union syndicale suisse (USS) Pierre-Yves Maillard, qui avait affirmé le 1er mai que les chiffres de l'inflation étaient «complètement faux en Suisse», les primes maladies en étant exclues.
Quant à l'absence de versements de bénéfices aux cantons au titre de l'exercice 2022, Thomas Jordan a rappelé que la BNS s'est toujours opposée à l'utilisation de ses réserves. La contribution principale de l'institut au bien-être du pays est la stabilité. «Les versements (aux cantons) ne sont qu'un sous-produit», a souligné Thomas Jordan, ajoutant que cela avait été bien expliqué aux cantons.
Prudence sur le franc numérique
Interrogé sur le projet d'introduire une version numérique du franc, Thomas Jordan a jugé qu'une telle solution pouvait avoir du sens pour le système financier. La BNS se montre en revanche réservée sur une introduction pour l'ensemble du public. Cela changerait le système actuel de manière fondamentale. La BNS n'en voit pas la nécessité, les possibilités numériques actuelles étant suffisantes (Twint, cartes).
Le Biennois n'a enfin pas dévoilé ses projets après son départ de la BNS à fin septembre. «Je ne sais pas ce que je ferai après. Je resterai pleinement engagé jusqu'au bout et déciderai après».