«Nous devons faire attention aux réserves et il est hors de question d'importer (du pétrole), c'est pourquoi il est nécessaire d'explorer de nouvelles frontières (...). Ces efforts doivent être accélérés», a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse.
Mme Chambriard, 66 ans, a pris la tête vendredi du géant pétrolier contrôlé par l'Etat brésilien après le limogeage de son prédécesseur par le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.
Parmi les «nouvelles frontières», elle a cité le bassin de Pelotas, dans le sud du Brésil, mais aussi la «Marge Equatoriale», au large de l'Etat de l'Amapa (nord), au niveau de l'embouchure de l'Amazone.
Le projet d'exploration pétrolière off-shore dans une zone proche de l'Amazonie, qui abrite la plus grande forêt tropicale de la planète, suscite des tensions au sein même du gouvernement de Lula.
La ministre de l'Environnement, Marina Silva, y est ouvertement opposée, et l'agence de protection environnementale Ibama a refusé l'an dernier d'accorder une licence à Petrobras pour l'exploration de pétrole dans la région, considérant que la compagnie n'avait pas présenté les études nécessaires.
Mais le ministère de l'Energie «adorerait forer» dans cette zone, a rappelé Mme Chambriard, tout en indiquant que le président Lula «doit être l'arbitre» de la question.
Un sujet sensible pour le président qui tente de s'affirmer en champion de la lutte contre le changement climatique et de la défense de l'Amazonie.
La nouvelle présidente de Petrobras a estimé que l'exploitation des réserves du «pré-sal», gisements en eaux très profondes explorés au Brésil depuis une quinzaine d'années, allait atteindre un «pic» d'ici 2030.
«La survie de Petrobras dépend de sa production au maximum de sa capacité, en recomposant les réserves. C'est pourquoi il est essentiel de continuer d'explorer du pétrole sur la côte brésilienne», a-t-elle insisté.
Interrogée sur le lien entre les inondations qui ont dévasté le sud du Brésil et le réchauffement climatique, dû en grande partie selon les spécialistes aux énergies fossiles, elle a répondu qu'il serait «injuste» de «rejeter la faute sur le pré-sal».
Magda Chambriard a été nommée à la place de Jean Paul Prates, limogé il y a deux semaines à la suite d'un différend avec l'exécutif sur le versement de dividendes.
La compagnie vit une période d'instabilité, avec pas moins de six présidents se succédant en un peu plus de trois ans.