Le taux de chômage a augmenté de 0,1 point, passant de 3,9% à 4%, selon les chiffres publiés vendredi par le département du Travail.
Les créations ont quant à elles été bien plus solides qu'attendu, puisque 272'000 emplois ont été créés en mai, contre 165'000 en avril - chiffre révisé à la baisse.
Ces chiffres sont issus de deux enquêtes différentes, l'une réalisée auprès des entreprises, l'autre auprès des ménages, ce qui peut expliquer ces évolutions dans des directions apparemment opposées.
Le taux de chômage était attendu stable par les analystes, à 3,9%, et 190'000 créations d'emplois seulement étaient escomptées, selon le consensus de Market Watch.
«L'emploi a conservé sa tendance à la hausse dans plusieurs secteurs, menés par les soins de santé ; les services publics; les loisirs et l'hôtellerie; et les services professionnels, scientifiques et techniques», a détaillé le département du Travail.
Les créations d'emplois dans le seul secteur privé ont souffert d'une forte dégradation dans le secteur manufacturier, avait montré mercredi selon l'enquête mensuelle ADP/Stanford Lab.
Mais en avril, le nombre de postes vacants était tombé à son plus bas niveau depuis février 2021 à 8,06 millions contre 8,35 millions le mois d'avant, selon les chiffres du département du Travail.
«Grande démission»
La situation de l'emploi est observée de très près par la banque centrale américaine (Fed), dans sa lutte contre la toujours forte inflation aux Etats-Unis. Car sans retour à la normale sur le front de l'emploi, difficile d'imaginer une baisse durable de l'inflation.
Le pays a en effet connu une importante pénurie de main d'oeuvre depuis 2021, et, pour attirer les candidats et fidéliser leurs employés, les entreprises avaient en effet offert des salaires plus élevés et des conditions plus avantageuses, faisant in fine grimper les coûts.
Cela avait conduit au mouvement de la «Grande démission», les employés ayant massivement changé d'emploi pour profiter de ces conditions favorables.
Ainsi, les chiffres de l'emploi en mai «soutiennent plutôt une position patiente» de la Fed, quant à une baisse des taux prochaine, détaille Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE.
Cette dernière met notamment en avant le fait que «les données salariales, qui ont montré une accélération des variations mensuelles et annuelles, ont été décevantes, créant une mauvaise surprise».
Pour juguler l'inflation, la Fed maintient des taux très élevés depuis l'été dernier, dans la fourchette de 5,25 à 5,50%, leur plus haut niveau en 20 ans.
Cette politique conduit les banques à proposer des crédits à taux plus élevés à leurs clients, qu'ils soient des ménages ou des entreprises.
La prochaine réunion de la Fed aura lieu mardi et mercredi, et elle devrait maintenir les taux à ce niveau. Aucune baisse n'est attendue par les acteurs du marché avant les réunions de septembre ou novembre.