«Le taux de chômage a globalement augmenté» depuis la deuxième moitié de 2022, «malgré une période de baisse au cours du second semestre» de l'an dernier, a précisé l'Office national des statistiques (ONS) mardi dans son rapport mensuel sur le marché du travail.
Ce chiffre est en nette hausse depuis le niveau de 3,8% affiché fin 2023, selon les données de l'ONS.
Mais en parallèle, le nombre d'emplois vacants était en légère hausse pour la période de mars à mai, à 904'000, comparé à fin avril, selon d'autres données publiées mardi par l'ONS, signe que de nombreuses entreprises cherchent encore à recruter sans succès.
De son côté la croissance des salaires hors bonus a stagné à 6% pour les trois mois achevés fin avril, mais la hausse des revenus en termes réels, c'est à dire une fois l'effet de l'inflation pris en compte, a accéléré à 2,9%.
Ces chiffres sont scrutés de près par la Banque d'Angleterre (BoE), qui maintient depuis des mois un taux directeur élevé, à 5,25%, pour tenter de ramener l'inflation à son objectif de 2%, mais pourrait desserrer la pression dans les semaines ou mois à venir.
L'inflation britannique avait marqué un fort ralentissement en avril, tombant à 2,3% sur un an, au plus bas depuis juillet 2021.
Le marché du travail «se refroidit, mais pas assez vite pour que les décideurs (de la BoE) puissent se lancer en toute confiance dans la vague de baisses de taux», estime Susannah Streeter, chez Hargreaves Lansdown.
Si elle réduisait son taux dès sa réunion du 20 juin, la nouvelle serait bienvenue pour le gouvernement conservateur avant les élections législatives du 4 juillet, pour lesquelles le parti au pouvoir est donné largement perdant face à l'opposition travailliste.
Car un taux directeur élevé se traduit pour les particuliers comme les entreprises britanniques par une flambée des coûts du crédit, notamment immobilier, ce qui pèse sur des ménages déjà éprouvés par l'inflation et la crise du pouvoir d'achat, et sur les entreprises.
Mais les données du marché du travail, sans direction claire, sont «peu probables d'influer immédiatement sur la politique de la Banque d'Angleterre», assure Yael Selfin, économiste chez KPMG, qui estime que la banque centrale va attendre encore avant de baisser ses taux.