Au lendemain d'un accord des chefs d'Etat et de gouvernement pour apporter «un soutien financier supplémentaire à Kiev d'environ 50 milliards de dollars d'ici la fin de l'année», l'appui de la Chine à l'effort militaire russe dans sa guerre contre l'Ukraine sera également abordé.

Les Etats-Unis et l'Union européenne s'inquiètent du risque posé aux marchés mondiaux par la hausse des exportations chinoises de produits à bas coût alimentées par des subventions aux nouvelles technologies, notamment dans les secteurs de l'énergie photovoltaïque, des véhicules électriques et des batteries au lithium.

Contenu Sponsorisé
 
 
 
 
 
 

Les restrictions récentes de Pékin sur les exportations de minerais cruciaux pour des secteurs comme les véhicules électriques et les télécoms seront également au menu.

Les relations commerciales entre la Chine et l'Occident sont actuellement sources de tensions. Bruxelles a ainsi annoncé mercredi l'imposition de jusqu'à 38% de droits de douane supplémentaires sur les importations de véhicules électriques chinois dans l'UE.

Les discussions des dirigeants réunis dans les Pouilles, le talon de la Botte italienne, débutent vendredi avec une session de travail consacrée à la sécurité économique et aux tensions en Asie, notamment en mer de Chine méridionale. La Chine, deuxième puissance économique mondiale, y figurera en bonne place.

«Surcapacités industrielles»

Les Etats-Unis, l'Union européenne et le Japon ont tous exprimé leurs inquiétudes sur «les surcapacités industrielles» chinoises mettant en danger les sociétés occidentales qui peinent à rivaliser face à ce flot.

La Chine juge ces accusations sans fondement, mais la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen a exhorté le mois dernier ses homologues du G7 lors d'une réunion à Stresa dans le nord de l'Italie à présenter «un front clair et uni» sur ce sujet.

A l'issue de leurs entretiens, les ministres ont averti qu'ils envisageraient des mesures pour «garantir des conditions équitables» pour toutes les économies.

La menace lancée mercredi par l'UE sur les importations chinoises, en dépit des réticences de Berlin qui craint une guerre commerciale, est dépourvue de tout «fondement factuel et légal», a estimé Pékin jeudi.

«La Chine se réserve le droit de déposer une plainte auprès de l'OMC et de prendre toutes les mesures nécessaires pour défendre résolument les droits et les intérêts des entreprises chinoises», a déclaré He Yadong, porte-parole du ministère du Commerce.

Le mois dernier, les Etats-Unis ont de leur côté relevé drastiquement les droits de douane sur certaines productions chinoises, notamment de 100% sur les véhicules électriques, le président Joe Biden allant jusqu'à accuser la Chine de «tricher».

Les dirigeants aborderont aussi vendredi les récentes restrictions chinoises sur les exportations de minerais rares comme le gallium, le germanium et le graphite, cruciaux pour des industries comme les télécoms, l'électronique et les batteries.

Risque de pénuries

Les experts mettent en garde contre des pénuries et des hausses de prix dans l'hypothèse où Pékin devait encore les accroître, même si les Etats-Unis et d'autres pays cherchent à diversifier leur approvisionnement, y compris en augmentant leur production nationale.

Mais les entretiens sur la Chine ne seront pas limités au commerce: l'aide de Pékin à l'effort militaire russe sera aussi au menu. Le G7 est «d'accord pour agir ensemble» contre la fourniture par Pékin à Moscou de «matériels nécessaires pour sa machine de guerre», a affirmé jeudi le président Joe Biden au cours d'une conférence de presse commune avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Ce dernier a toutefois assuré que le président Xi Jinping lui avait «donné sa parole», lors d'un entretien téléphonique, que Pékin ne vendrait pas d'armes à la Russie.