«Airbus a conclu un accord contraignant avec Spirit AeroSystems portant sur l'acquisition potentielle d'activités majeures liées à Airbus», a affirmé l'avionneur européen qui sera «indemnisé par Spirit AeroSystems à hauteur de 559 millions de dollars (502 millions de francs), pour une contrepartie nominale de 1,00 dollar sous réserve d'ajustements, notamment en fonction du périmètre final de la transaction».

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Boeing est de loin le plus important client de Spirit, dont les revenus provenaient à 60% de l'avionneur américain en 2022. Mais l'équipementier est également un fournisseur stratégique de son concurrent Airbus.

Lundi matin, Boeing a confirmé qu'il rachetait les activités de Spirit - hors celles cédées à Airbus - pour 4,7 milliards de dollars. Le montant total de la transaction s'élève à 8,3 milliards de dollars en incluant la dette.

L'acquisition envisagée par Airbus, soumise à un processus de diligence raisonnable de l'équipementier en difficulté, porterait ainsi sur des «activités majeures liées à Airbus», selon le groupe européen.

Elle concernerait notamment la production de sections de fuselage de l'A350 située à Kinston (Caroline du Nord) et à Saint-Nazaire (France), des ailes et du fuselage central de l'A220 à Belfast (Irlande du Nord) et à Casablanca (Maroc), ainsi que des pylônes de l'A220 à Wichita (Kansas).

«Avec cet accord, Airbus entend assurer la stabilité de l'approvisionnement de ses programmes d'avions commerciaux grâce à une évolution plus durable, tant sur le plan opérationnel que financier, des différents lots de travaux d'Airbus dont Spirit AeroSystems est aujourd'hui responsable».

Lancé dans une politique d'externalisation pour ne conserver que l'assemblage final des avions, Boeing s'était séparé en 2005 de son usine de Wichita (Kansas), spécialisée dans les aérostructures, donnant naissance à Spirit Aerosystems. La société a depuis diversifié ses clients et grossi à coups d'acquisitions.

En difficulté en raison de problèmes de qualité et production récurrents, Spirit AeroSystems est sous surveillance depuis un incident survenu le 5 janvier, lorsqu'un porte-bouchon de la carlingue d'un Boeing 737 MAX 9 de la compagnie Alaska Airlines s'est décroché en plein vol.

Ces difficultés ont conduit Boeing, lui-même soumis à plusieurs enquêtes pour des problèmes de non-conformité, à annoncer début mars qu'il envisageait de réintégrer Spirit, qui faisait jusqu'en 2005 partie du géant américain. Il était impensable pour Airbus que son principal concurrent devienne l'un de ses fournisseurs stratégiques.

Le président exécutif d'Airbus Guillaume Faury avait ainsi confié fin avril suivre «de près» la situation.

«Nous ne voulons pas que des lots de travail importants soient fournis par notre principal et seul concurrent», avait-il souligné.