Une bannière de dix mètres sur seize a été déroulée sur la façade de Migros à Zurich avec un message en allemand affirmant que la première chaîne de supermarchés du pays stimule «la consommation de viande au détriment du climat et rejette la responsabilité sur sa clientèle» à travers ses promotions.
Deux banderoles de deux mètres sur cinq ont également été déployées sur le siège social de Coop à Bâle, son principal concurrent, mettant en cause sa campagne de promotions pendant la saison des barbecues en été.
Au pied de chaque bâtiment, des militants, pancartes à la main, engageaient la conversation avec les passants dans cette opération à laquelle ont participé 26 membres de l'organisation environnementale.
«Les militantes et militants de Greenpeace sont là aujourd'hui pour rappeler à Coop et Migros qu'ils n'atteindront pas leurs objectifs climatiques s'ils continuent de vendre toujours autant de viande, de poisson, d'oeufs et de produits laitiers», a déclaré Fanny Eternod, la porte-parole de Greenpeace Suisse sur les questions de consommation, à l'AFP.
La semaine dernière, l'organisation environnementale a publié une étude affirmant que les aliments d'origine animale représentaient, selon ses estimations, entre 31% et 43% des émissions de gaz à effets de serre de Migros et quelque 47% des émissions totales de Coop, sur la base d'une analyse des chiffres publiés par le groupe.
Choix varié de produits
Les auteurs de l'étude leur reprochent notamment de faire du «greenshifting», c'est-à-dire de rejeter la responsabilité du dérèglement climatique sur les clients alors même que le commerce de détail «exerce une influence décisive sur les habitudes de consommation» à travers les prix, publicités et opérations de placement de produits.
Contactée par l'AFP, la chaîne de supermarchés Migros a fait valoir que «chacun est libre de choisir son mode d'alimentation».
L'enseigne propose «un choix varié de produits» aux clients qui ne souhaitent pas manger de la viande ou veulent réduire leur consommation et les promotions «servent notamment à commercialiser tous les morceaux de l'animal», permettant «d'éviter le gaspillage alimentaire», a ajouté le numéro un de la distribution en Suisse.
Lundi, l'enseigne a été visée par six militants antispécistes du collectif 269 Libération animale qui ont bloqué l'accès d'un abattoir de volailles, géré par sa filiale Micarna, dans le canton de Fribourg, à l'ouest de la Suisse.