«Nous n'avons pas de problème de surtourisme généralisé en Suisse», a martelé jeudi Martin Nydegger, directeur de Suisse Tourisme, lors d'une conférence de presse à Zurich.

Plusieurs facteurs expliquent que la Suisse soit épargnée par le tourisme de masse, premier cité: le franc. Le coût de la vie est une barrière au surtourisme, tout comme le peu de liaisons aériennes à bas coûts ou l'absence de complexes hôteliers bon marché.

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La branche compose avec un taux d'occupation moyen de 50% des chambres dans l'hôtellerie, bien loin d'une saturation, l'objectif étant plutôt d'améliorer la fréquentation. Certains points de tension peuvent toutefois apparaître.

Ainsi, l'organisme de promotion de la Suisse comme destination touristique estime que les cas de surtourisme s'observent dans «seulement six ou sept endroits» dans le pays, qui changent régulièrement. «Nous observons attentivement et adaptons nos campagnes de communication en conséquence», explique M. Nydegger.

D'après un sondage mené auprès de la population suisse, le tourisme est très bien accepté grâce à son impact positif sur l'économie et les infrastructures notamment. Néanmoins, les répondants citent cinq problèmes liés au secteur: l'inflation (10,4%), la pollution et les déchets (9,7%), les problèmes de circulation (9,6%), la rareté des logements (9,4%) et les dommages causés à la nature et à l'environnement (8,4%).

Sortir des sentiers battus

L'objectif est d'équilibrer les flux des visiteurs, notamment en faisant la promotion de périodes plus creuses, comme l'automne par exemple. Les influenceurs et autres créateurs de contenus sont également appelés à la rescousse pour encourager à sortir des sentiers battus et promouvoir des lieux moins connus.

Ainsi, un programme a été mis en place en collaboration avec des journalistes et influenceurs chinois pour promouvoir des sentiers de randonnée et des circuits en vélos électriques à Davos-Klosters. En septembre, l'organisation mettra en place une formation à Saas-Fee pour des créateurs de contenus, suivi d'un voyage à travers la Suisse et le Liechtenstein. L'organisation estime ainsi «disposer d'un levier unique».

«Les acteurs touristiques n'ont aucun intérêt au surtourisme», remarque Laure von Wyss, coordinatrice de l'association Destination Val-de-Travers. Sa région a été prise d'assaut au cours de la pandémie et a dû rapidement prendre des mesures pour gérer une affluence sans précédent. Parmi elles, la recherche d'alternatives à la voiture ou au car pour monter au Creux-du-Van.

Les visiteurs sont encouragés à monter à pied ou à vélo, avec la mise en place de location de vélos électriques depuis la gare de Noiraigue. «Nous nous engageons sur le long terme pour diminuer les effets néfastes du tourisme sur ce lieu emblématique», précise-t-elle.