Si l'arrivée au gouvernement du parti d'extrême-droite du Rassemblement national a été évitée, les intervenants s'inquiètent du risque de blocage politique qui se dessine dans un parlement sans majorité claire. Les autres places européennes évoluaient également dans le rouge, notamment celles de Paris (CAC 40 -0,59%), Londres (FTSE 100 -0,29%) et Francfort (DAX -0,11%).

Les électeurs français ont créé la surprise dimanche dernier au second tour des élections législatives, faisant de l'alliance de gauche du Nouveau Front populaire la première force politique à l'Assemblée nationale avec 182 sièges, suivi par le parti macroniste Ensemble (168 sièges). Le Rassemblement national, pourtant donné vainqueur à l'issue du premier tour du scrutin fin juin, finit troisième (143 sièges).

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Avec ce score, aucune des trois forces politiques ne peut atteindre, seule, les 289 députés nécessaires à la majorité absolue. Le Premier ministre sortant Gabriel Attal doit remettre dans la matinée sa démission au président Emmanuel Macron, même s'il s'est dit prêt à rester à Matignon «aussi longtemps que le devoir l'exigera». La prise de position de M. Macron est très attendue, car c'est lui qui dispose du pouvoir de nomination du Premier ministre.

Ce processus pourrait prendre beaucoup de temps, dans l'attente d'un accord hypothétique entre plusieurs forces politiques sur un candidat pour Matignon et sur un programme. A moins qu'il n'opte pour un gouvernement technique sur le modèle italien ou sur son équipe sortante pour expédier les affaires courantes à court terme.

«Le scénario de blocage politique en France, avec une Assemblée divisée en trois blocs (gauche - centre - droite), est celui que les Français ont choisi», a résumé l'expert de Mirabaud Banque, John Plassard, estimant qu'il s'agit du «scénario du moins pire».

«Si les marchés financiers devraient être soulagés dans un premier temps que les extrêmes n'obtiennent pas la majorité absolue à l'Assemblée nationale, il est fort probable que la volatilité remonte d'un cran dans un deuxième temps», a ajouté M. Plassard dans un commentaire.

«Une Assemblée divisée en plusieurs blocs, sans qu'aucun d'entre eux ne détienne une majorité nette, rend difficile la formation d'un gouvernement et la prise de décisions importantes. Aucune réforme d'envergure ne devrait voir le jour ces trois prochaines années, ce qui signifie que les agences de notation (Moody's en tête) vont rapidement revoir à la baisse leurs estimations sur l'Hexagone», a-t-il conclu.

A la Bourse suisse vers 09h06, le SMI baissait de 0,13% à 11'988,20 points, après avoir clôturé vendredi soir en repli de 0,52%.

Avec la quasi absence de nouvelles d'entreprises, seule une minorité de valeurs vedettes a ouvert en hausse, emmenées par les assureurs Swiss Life (+0,8%) et Swiss Re (+0,6%), ainsi que Sandoz (+0,6%).

Les plus fortes baisses étaient enregistrées par Kühne+Nagel (-1,8%), ainsi que les valeurs du luxe Swatch Group (-1,5%) et Richemont (-1,2%).