Le groupe aérien, qui a vu son bénéfice net d'avril à juin divisé par quatre, à un niveau très inférieur aux attentes des analystes, a révisé en baisse l'un de ses principaux objectifs annuels et encore renforcé son plan d'économies, a-t-il annoncé jeudi dans un communiqué.

Début juillet, l'ensemble franco-néerlandais avait déjà noté un «comportement significatif d'évitement» de Paris par la clientèle internationale et parallèlement, une réticence de Français à prendre l'avion avant et pendant la période des JO, dont la cérémonie d'ouverture est vendredi.

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Il a révisé en hausse jeudi l'impact négatif de cette manifestation sur ses recettes, à 200 millions d'euros (contre 160 à 180 millions précédemment évoqués) dont 40 rien qu'en juin, ce qui a donc pesé sur ses résultats du deuxième trimestre.

L'effet JO concerne principalement Air France, partenaire officiel de la manifestation, et qui espérait en profiter pour mettre en valeur ses services et son image de marque.

La compagnie prévoyait en juin de transporter 20% des athlètes attendus lors de ces compétitions sportives - et même 35% de ceux des Jeux paralympiques -, dans le contexte d'un crucial «pic d'été» de la fréquentation de ses lignes.

Entre avril et juin, le groupe a dégagé un bénéfice net de 165 millions d'euros (158 millions de francs), certes son premier trimestre dans le vert depuis la fin de l'été 2023. Mais ce montant représente seulement le quart du bénéfice record de la période correspondante l'année dernière (612 millions). Et les analystes financiers compilés par le fournisseur de données Factset le voyaient à 308.

Le chiffre d'affaires a de son côté crû de 4,3% à 7,95 milliards d'euros.

Carburant plus cher

«Le deuxième trimestre 2024 a confirmé l'émergence d'un environnement de plus en plus difficile pour l'aviation, avec une hausse des prix du carburant et une pression continue sur les coûts», a expliqué le directeur général d'Air France-KLM, Benjamin Smith.

«Dans ce contexte, KLM et Transavia (la low-cost du groupe, NDLR) ont enregistré une performance stable bien que peu dynamique, tandis qu'Air France a été impactée par des événements exceptionnels, notamment l'effet négatif des Jeux olympiques en juin», a-t-il poursuivi, cité dans le communiqué.

Si le groupe a vu son nombre de passagers progresser de 4,4% sur un an à 25,7 millions, les prix des billets qu'il a vendus se sont légèrement érodés, de 0,1%. Quant aux coûts, ils ont été nourris par des hausses de salaires (+7,6%) et un alourdissement de la facture de kérosène (+8,2%).

Ces résultats ont conduit l'entreprise à réviser en baisse la progression entre 2023 et 2024 de ses capacités de transport de passagers, mesurées en «sièges kilomètres offerts», l'un des indices de référence du secteur aérien: elle passe à 4%, contre 5% jusqu'alors promis au marché.

Autres signes d'un pessimisme accru, Air France-KLM estime désormais que ses coûts unitaires vont augmenter de 2% sur un an en 2024, alors que la société parlait jusqu'ici d'une fourchette de 1 à 2%. Quant aux dépenses d'investissement, elles seront inférieures aux 3 milliards d'euros prévus au départ.

Le groupe va en outre renforcer son plan d'économies décrété à la suite d'un premier trimestre qui s'était soldé par une perte nette de 522 millions d'euros, soit plus de la moitié du bénéfice record de toute l'année 2023.

Après un «gel des embauches de personnel administratif et non opérationnel», il prévoit de couper dans les budgets de marketing et de réduire de 20% les dépenses non-essentielles.

En revanche, il va poursuivre les investissements dans le renouvellement de sa flotte, l'un des outils pour réduire son empreinte carbone par passager, conformément à ses engagements.

Le groupe s'est aussi voulu rassurant pour le moyen terme, jugeant que les réservations pour les prochains mois auguraient d'une reprise de la dynamique commerciale après l'épisode des JO et que son modèle économique était «robuste et résilient».