«Il se peut que ce soit plus difficile, parce que la peur est là et que les médias se jetteraient immédiatement dessus», poursuit le Valaisan de 47 ans dans une interview accordée au journal alémanique Neue Zürcher Zeitung.
Yannick Buttet a démissionné mardi de la présidence de la Chambre Valaisanne de Tourisme (CVT). L'ancien député a constaté qu’il n’avait plus le soutien du comité.
#MeToo, mais aussi la peur, ont certainement joué un rôle dans ce départ, estime le Valaisan. «Certains hommes politiques ont craint que leur tête ne tombe s'ils se rangeaient publiquement derrière moi», dit-il. M. Buttet assure bénéficier d'un large soutien, «la grande majorité étant restée silencieuse».
Vague d'indignation
L'élection de Yannick Buttet, également ex-président de Collombey-Muraz, à la présidence de la CVT, avait suscité une vague d'indignation. Dans sa nouvelle fonction, l'ancien politicien aurait été indirectement le chef d'une de ses victimes, avait souligné le SonntagsBlick.
Les critiques contre son élection sont notamment venues de son parti, le Centre (ex-PDC). Christina Bachmann-Roth, présidente des Femmes du Centre, a ainsi déclaré au journal qu'il était scandaleux que M. Buttet obtienne à nouveau «un poste de prestige» pendant sa période de probation et devienne indirectement le chef de sa victime.
Plusieurs démissions
En 2021, l'ancien parlementaire avait été jugé coupable par le ministère public valaisan d'attouchements et propos grossiers à l'encontre de l’ancienne présidente du conseil général de Monthey Laude-Camille Chanton, écopant de 45 jours-amende, avec sursis pendant 4 ans et d'une amende. Il avait renoncé à se présenter aux élections communales suite à cette affaire.
Précédemment, en 2018, il avait été condamné à 30 jours-amende avec un sursis de deux ans pour contrainte et appropriation illégitime après une plainte pénale de son ex-maîtresse. Révélée en automne 2017, cette première affaire, complétée par des témoignages de femmes et d’élues fédérales, avait coûté à Yannick Buttet plusieurs mandats politiques.
Il avait successivement démissionné du Conseil national, de la vice-présidence du PDC suisse et de la vice-présidence de la Société suisse des officiers.