«Le ministère de la Justice a reçu hier (mercredi) des autorités japonaises une demande officielle d'extradition concernant Paul Watson», a-t-il déclaré dans un message à l'AFP.

Connu pour ses coups de force contre les chalutiers, Paul Watson, 73 ans, a été appréhendé sur son navire qui venait d'accoster à Nuuk, capitale du Groenland, le 21 juillet, pour se ravitailler en carburant en vue «d'intercepter» le nouveau navire-usine baleinier du Japon dans le Pacifique Nord, avait alors indiqué la Fondation du capitaine Paul Watson (CPWF) dans un communiqué.

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Il a été placé en détention jusqu'au 15 août, date à laquelle la Haute cour du Groenland prendra une décision sur une prolongation ou non de cette privation de liberté après un appel formulé par le militant et ses avocats.

En parallèle, quand le ministère danois de la Justice recevra les documents officiels de la part des autorités japonaises, l'affaire sera transmise à la police du Groenland, territoire autonome danois, qui entamera des enquêtes pour déterminer s'il existe un motif d'extradition, en vertu du droit groenlandais.

Le cas échéant, l'affaire sera soumise au ministère de la Justice pour une décision finale. Il est également possible pour le ministère danois de rejeter d'office cette demande d'extradition, c'est-à-dire avant de transmettre le cas à la police groenlandaise.

Mobilisation internationale

L'arrestation du «capitaine» a suscité de nombreuses réactions et donné lieu à une mobilisation réclamant sa libération.

«Paul va bien, il garde le moral. Il ne regrette rien», a rapporté mardi la présidente de la branche française de l'ONG Sea Shepherd après avoir rendu visite à M. Watson la veille.

Le bureau du président français Emmanuel Macron a par ailleurs demandé aux autorités danoises de ne pas extrader M. Watson, qui vivait depuis un an, avant son arrestation, en France.

Une pétition en ligne française exhortant M. Macron à exiger la libération de Paul Watson a recueilli près de 670'000 signatures en huit jours.

Sea Shepherd France a elle lancé une pétition en ligne distincte adressée à la première ministre du Danemark Mette Frederiksen, l'enjoignant à ne pas extrader le militant écologiste. Elle comptait plus de 26'000 signatures jeudi et vient s'ajouter à une lettre ouverte envoyée par 68 parlementaires français et européens le 24 juillet formulant les mêmes exigences.

La célèbre primatologue et anthropologue Jane Goodall a elle aussi demandé sa libération, affirmant qu'il «agissait simplement (pour lui) de tenter d'empêcher la pratique inhumaine de la mise à mort des baleines, que la plupart des pays ont interdite depuis des décennies».

Un des trois derniers

Le «gouvernement japonais (...) a déclenché une chasse à l'homme mondiale» contre Paul Watson, a estimé pour sa part l'ancienne actrice française Brigitte Bardot.

Le «shérif des mers», fondateur de Sea Shepherd créée en 1977 après une rupture avec Greenpeace, est recherché par les autorités nippones pour avoir causé des dommages et des blessures lors de deux incidents survenus dans l'océan Antarctique en 2010 à l'encontre d'un navire baleinier japonais.

Le Japon est, avec la Norvège et l'Islande, l'un des trois derniers pays au monde qui pratique encore la chasse commerciale à la baleine.