Lundi, la baisse des indices boursiers a touché toutes les grandes places financières du monde, à commencer par une chute vertigineuse à Tokyo. La Bourse de New York, qui donne le la sur les marchés financiers, a conclu sur une chute brutale, deux de ces trois principaux indices ayant connu leur pire séance en deux ans.

Mais «un retournement de tendance s'opère mardi» sur les marchés financiers, commentent les analystes de Deutsche Bank.

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Les marchés se tempèrent après l'anxiété générée par la publication vendredi d'un rapport sur l'emploi aux Etats-Unis qui a déçu les attentes.

Face à un taux de chômage en plus forte hausse qu'anticipé et à un nombre de créations d'emplois moins élevé qu'attendu, le marché avait craint d'y voir le signal d'un trop fort ralentissement de l'économie américaine, avec pour coupable, la politique monétaire menée par la banque centrale américaine (Fed).

La Fed a augmenté ses taux à leur plus haut depuis vingt ans dans l'objectif de freiner l'économie américaine et d'enfin réussir à faire baisser l'inflation à 2%, après qu'elle s'est envolée à son plus haut niveau en 40 ans en juin 2022, à 9,5% sur un an.

Alors qu'une première baisse des taux, très attendue des investisseurs, approche, les marchés craignent que la Fed n'ait attendu trop longtemps pour agir, prenant ainsi le risque de faire plonger l'économie américaine en récession à force d'appuyer sur le frein.

«Le changement de tendance» observé sur les marchés mardi «semble coïncider avec les commentaires d'Austan Goolsbee», le président de la Réserve fédérale de Chicago, qui a déclaré à CNBC la veille que les données sur l'emploi «ne ressemblent pas pour le moment à une récession» et que la Fed «pouvait attendre d'autres données avant la réunion de septembre», soulignent les analystes de Deutsche Bank.

Par ailleurs, l'activité dans les services aux Etats-Unis est repartie en croissance au mois de juillet, selon un indicateur publié lundi et cette donnée «pourrait bien avoir également contribué à persuader les marchés que le rapport sur l'emploi n'est pas si mauvais que ce qu'ils craignaient», ont-ils poursuivi.

A Tokyo l'indice boursier principal, le Nikkei, s'est donc envolé mardi de 10,23% au lendemain d'une chute de 12,4% et de sa pire dégringolade en nombre de points de son histoire.

En Europe, au lendemain d'une clôture en nette baisse, les principales places boursières rebondissent également. Vers 07H35 GMT, Francfort reprenait 0,77%, Londres 0,47%, Amsterdam 0,76%, tandis que Paris ne grappillait que 0,10%.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt des emprunt de l'Etat américain à dix ans évoluait à 3,87%, contre 3,79% lundi. L'allemand à même échéance était à 2,22% contre 2,19%.

Le yen en baisse

Au lendemain d'une envolée, le yen rendait 1,09% face au dollar à 145,78 yens pour un dollar vers 07H30 GMT et 0,98% face à l'euro, à 159,46 yens pour un euro.

La place tokyoïte a vécu un «lundi noir» la veille, sous l'effet combiné du ralentissement de l'économie américaine et du dénouement d'un mouvement de spéculation dit de «carry trade» sur le yen.

Ce mouvement consiste à emprunter de l'argent dans la monnaie d'un pays dont la banque centrale pratique des taux faibles pour l'investir dans une devise aux rendements plus élevés.

Le yen n'avait pas connu une telle appréciation sur une séance depuis décembre, lorsque les spéculations sur la fin des taux négatifs de la Banque du Japon allaient bon train.

Du côté du pétrole, les prix sont en hausse mardi: le Brent de la mer du Nord prenait 0,62% à 76,77 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), 0,85% à 73,56 dollars.

Le bitcoin avançait de 2,52% à 55'764 dollars.