Le centre contre la haine en ligne (Center for Countering Digital Hate, CCDH) a recensé 50 messages évoquant l'élection publiés depuis janvier par Elon Musk et identifiés par des spécialistes de la désinformation comme faux ou trompeurs.
Avec 193 millions d'abonnés sur X, Elon Musk, qui a racheté le réseau social Twitter en 2022 pour 44 milliards de dollars, y affirme par exemple que les démocrates encouragent l'immigration illégale pour «importer des électeurs».
Le milliardaire a aussi été vivement critiqué pour avoir relayé à la fin juillet une vidéo manipulée de la vice-présidente américaine et candidate démocrate Kamala Harris, avec des millions de vues, qu'il a ensuite présentée comme une «satire».
«Musk abuse de sa position»
Ces messages n'affichent pas les habituelles «notes» en dessous des posts, créées par des utilisateurs pour contextualiser des textes douteux ou erronés, un outil promu par X pour lutter contre la désinformation.
«Elon Musk abuse de sa position de pouvoir en tant que propriétaire d'un réseau social influant sur la politique pour semer de la désinformation qui génère dissension et méfiance», a déclaré Imran Ahmed, directeur du CCDH.
«L'absence de notes sur ces posts montre que son entreprise échoue tristement à maîtriser les incitations valorisées par l'algorithme qui peuvent mener à de la violence dans le monde réel», a-t-il ajouté.
Selon l'avocate Nora Benavidez, Elon Musk «se comporte comme s'il était irréprochable malgré un nombre grandissant de preuves quant au rôle préjudiciable qu'il joue pour alimenter la désinformation et la division avant les élections».
«Son comportement se rapprochant d'une ingérence dans l'élection. Il revient à d'autres - au public, aux régulateurs et aux annonceurs - de lui faire rendre des comptes pour son attitude antidémocratique», a affirmé cette responsable de Free Press à l'AFP.
X a largement réduit ses équipes de modération des contenus, autrefois chargées de la lutte contre la désinformation. Le réseau social a aussi assoupli son règlement, devenant, selon des experts, un refuge pour les fausses informations.