Plus d'un an et demi après la levée des restrictions sanitaires qui pénalisaient l'économie du géant asiatique, la reprise post-Covid tant espérée a été brève et moins robuste qu'escompté. Elle bute notamment sur une confiance morose des ménages et des entreprises dans un contexte d'incertitudes, ce qui pénalise la consommation.
En juin, les ventes de détail en Chine avaient fortement ralenti, avec une progression de seulement +2% sur un an, soit leur rythme le plus faible depuis fin 2022. Cet indicateur s'est ressaisi en juillet (+2,7%), selon des chiffres publiés jeudi par le Bureau national des statistiques (BNS).
Cette performance est supérieure à celle anticipée par des analystes sondés par l'agence Bloomberg (+2,6%). La reprise est disparate, avec des secteurs qui en bénéficient, comme par exemple les services, portés notamment par le tourisme intérieur.
D'autres restent à la peine, en particulier l'immobilier, qui a longtemps représenté au sens large plus du quart du produit intérieur brut (PIB) de la Chine. Il est désormais sous pression avec nombre de promoteurs au bord de la faillite, ce qui dissuade les Chinois d'investir dans la pierre.
Les nuages s'amoncellent par ailleurs à l'étranger avec l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis qui, pour protéger leurs marchés de produits chinois à bas prix et de leur concurrence jugée déloyale, multiplient les barrières commerciales. La production industrielle s'est logiquement tassée en juillet (+5,1% sur un an), soit son rythme le plus faible depuis mars.
Elle avait progressé de +5,3% en juin et les analystes interrogés par Bloomberg s'attendaient en juillet à un ralentissement plus modéré (+5,2%). Quant au taux de chômage, il a augmenté en juillet (5,2%) par rapport à juin (5%). Ce chiffre dresse toutefois un tableau incomplet de la conjoncture, car il n'est calculé que pour les villes.
Le taux de chômage chez les 16-24 ans était en juin de 13,2%, selon un nouveau critère qui exclut désormais les étudiants. Le chiffre pour juillet sera connu dans les prochains jours. Cet indicateur avait atteint l'an dernier des sommets (21,3%), avant que les autorités ne suspendent la publication des chiffres, officiellement pour revoir leur méthodologie. Les étudiants ne sont désormais plus comptabilisés.