Angelina Jolie, Nicole Kidman ou encore Winona Ryder et Willem Dafoe sont déjà arrivés à Venise, qui attend encore Brad Pitt ou George Clooney.
Mais les occasions de les interviewer se font rarissimes, ont dénoncé ces journalistes dans une lettre ouverte qui revendique une centaine de signataires, et relayée par les plus grands médias du secteur Variety, Screen ou le Hollywood Reporter.
Les «junkets», ces interviews chronométrées où se succèdent les stars, ont quasiment disparu cette année, et les journalistes doivent se contenter de déclarations en conférence de presse et des passages sur le tapis rouge.
Coûts inabordables
Un attaché de presse international qui travaille sur un film important a expliqué à l'AFP trouver cette décision «regrettable», tandis qu'une attachée de presse française a expliqué que les créneaux d'interview étaient désormais facturés à un coût inabordable pour les distributeurs français par les productions.
Face au marketing, «le journalisme cinéma est en danger d'extinction», redoutent les auteurs de la lettre, qui soulignent que les interviews participent à faire vivre les films et la cinéphilie.
Cette tendance à éviter la presse «monte depuis un moment, également dans d'autres festivals comme Cannes ou Berlin», déplorent-ils, s'inquiétant notamment des revenus des journalistes indépendants.
Les mêmes préoccupations avaient déjà émergé au Festival de Cannes: la CFDT-journalistes, l'un des principaux syndicats de la profession en France, avait dénoncé dans un communiqué la multiplication des interviews express de quelques minutes où «rien ne doit dépasser», la précarité du métier, ou encore les pressions de certaines productions sur les journalistes dont les critiques auraient déplu.