Le bilan historique de 2022 était dû à une commande de 80 avions de chasse Rafale par les Emirats arabes Unis, pour un peu plus de 16 milliards d'euros.

«Après une année exceptionnelle en 2022 du fait de l'exportation du Rafale aux Emirats arabes unis, l'année 2023 est plus équilibrée», commente le ministre des Armées Sébastien Lecornu en introduction du rapport, qui sera officiellement publié «hors période d'affaires courantes», d'après le ministère.

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Cette décrue intervient alors que les dépenses militaires mondiales ont connu en 2023 leur plus forte augmentation en une décennie, atteignant 2.400 milliards de dollars en raison des conflits en cours, selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).

Toutefois, d'après le rapport, le montant des commandes promet d'être «bien plus important» pour la France en 2024 qu'en 2023, notamment grâce à un contrat pour quatre sous-marins conclu entre Naval Group et les Pays-Bas, ou encore la commande de 12 Rafale passée par la Serbie.

L'année 2023 a été marquée par l'entrée en vigueur d'une commande de 18 Rafale par l'Indonésie pour 2,6 milliards d'euros et par plusieurs contrats de plus de 200 millions d'euros (canons Caesar pour la Lituanie, corvettes pour l'Angola et drones Patroller pour la Grèce), assortis d'un socle stable de contrats inférieurs chacun à 200 millions d'euros.

Commandes israéliennes

La France a par ailleurs reçu l'an dernier 19,9 millions d'euros de commandes d'armement de la part d'Israël, en guerre contre le Hamas à Gaza depuis l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023.

Ce montant est relativement stable après 25,6 millions en 2022 et 19,4 millions en 2021.

En revanche, un second rapport au Parlement sur les biens à double usage (pouvant être employés à des fins civiles et militaires), dévoilé lui aussi par Mediapart, fait état d'une nette hausse des exportations de biens à double usage à destination d'Israël en 2023, pour 192 millions d'euros contre 34 millions en 2022, en majorité du matériel électronique.

«Les dispositifs en cause peuvent se retrouver facilement dans l'armement», déplore Tony Fortin, de l'ONG Obsarm, qui dénonce la «transparence minimale (les types de matériel, les quantités, l'utilisateur final du matériel ne figurent dans les différents rapports)» entourant ces ventes françaises.

Fin mars, le ministre français des Armées avait démenti la vente à Israël de composants pour des pièces de cartouches.

La guerre à Gaza a fait au moins 40.861 morts dans le petit territoire, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas. La majorité des morts sont des femmes et des mineurs d'après l'ONU.

Le conflit a été provoqué par une attaque du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1.205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.