L'indicateur clef pour le secteur manufacturier, pilier de l'économie allemande, a augmenté de 2,9% sur un mois, d'après des chiffres publiés jeudi par l'institut des statistiques Destatis.
Sur un an, les commandes augmentent de 3,7%.
Cette hausse a été portée par la demande en provenance de l'étranger, qui a augmenté de 5,1%, surtout de la zone euro (+5,9%), tandis que les commandes intérieures ont stagné.
Les commandes importantes de matériel de transport (avions, navires, trains, véhicules militaires) ont joué un rôle important, sans lesquelles l'indicateur baisse de 0,4%.
La situation concernant les carnets de commandes «semble se stabiliser», mais «les indices des directeurs d'achat (d'entreprises) et les données actuelles sur l'économie internationale indiquent que la demande étrangère reste faible», a commenté le ministère de l'Economie dans un communiqué séparé.
Les indicateurs de confiance dans l'économie allemande se sont détériorés ces derniers mois.
«L'activité industrielle devrait donc rester modérée dans les mois à venir», a ajouté le ministère.
Cela est confirmé par une révision à la baisse des prévisions de croissance de l'institut Ifo, qui prévoit désormais une stagnation du Produit intérieur brut (PIB) cette année, contre une légère croissance de 0,4 % initialement anticipée, a-t-il communiqué jeudi.
«L'économie est bloquée et languissante tandis que d'autres pays ressentent la reprise», a commenté Timo Wollmershäuser, responsable des prévisions chez ifo.
L'économie allemande pourrait même se contracter cette année, de -0,1%, après avoir déjà reculé l'année précédente de -0,3%, selon des prévisions automnales de l'Institut IfW Kiel publiées mercredi. Les signaux positifs observés en milieu d'année ne se sont pas confirmés, selon l'IfW.
«Même avec le deuxième bon chiffre consécutif, les commandes entrantes risquent de rester une île isolée dans un océan de données faibles», commente Jens-Oliver Niklasch, analyste à la banque LBBW.
«La tendance de l'industrie allemande est actuellement à la baisse, mais au moins à un rythme plus lent», conclut-il.
L'Allemagne, pays exportateur, voit son industrie à la peine depuis plusieurs trimestres en raison de la hausse du coût de l'énergie après l'invasion de la guerre en Ukraine en février 2022 et de la baisse de la demande mondiale. Le gouvernement allemand anticipe une croissance de 0,3 % cette année et doit réévaluer cette prévision à l'automne.