Cette rencontre a eu lieu en marge du forum économique The European House - Ambrosetti qui a débuté vendredi sur les rives du lac de Côme, auquel a participé également le Premier ministre hongrois Viktor Orban.
«Nous ne devons pas baisser les bras!», a lancé Mme Meloni devant le parterre du forum économique, sorte de mini-Davos, s'adressant ainsi aux alliés de Kiev mais aussi à une opinion publique qui est, selon elle, «légitimement inquiète de la guerre».
S'ils réaffirment régulièrement leur forte solidarité, de nombreux gouvernements sont confrontés à des opinions publiques divisées alors que la guerre s'enlise.
Giorgia Meloni a averti que laisser tomber l'Ukraine «n'apportera pas la paix, mais le chaos» et des conséquences économiques «plus graves que ce qu'il en coûte aujourd'hui pour soutenir l'Ukraine».
«Il ne faut pas tomber dans le piège de la propagande russe» en croyant que le sort de l'Ukraine était scellé, a-t-elle averti.
Aider l'Ukraine à se défendre contre son voisin puissant a créé les conditions d'une «impasse» dans la guerre permettant des pourparlers de paix, a-t-elle fait valoir.
Lors de la rencontre avec M. Zelensky, Giorgia Meloni a mis l'accent sur «le caractère central du soutien à l'Ukraine dans l'agenda de la présidence italienne du G7 et l'engagement continu en faveur de la défense légitime de l'Ukraine et d'une paix juste et durable», a indiqué la présidence du Conseil italien.
«Paix juste»
«Je remercie Giorgia et le peuple italien pour leur soutien et leurs efforts conjoints en vue de rétablir une paix juste», a écrit le dirigeant ukrainien sur X à l'issue de l'entretien, postant une vidéo de leur rencontre.
Après une visite en Allemagne, où il a participé à la réunion des soutiens internationaux de Kiev et a rencontré le chancelier Olaf Scholz, M. Zelensky est arrivé vendredi soir à Cernobbio pour plaider sa cause en Italie.
Kiev réclame à ses alliés la levée des restrictions pour lui permettre de frapper en profondeur sur le sol russe des cibles militaires jugées «légitimes», comme des bases aériennes d'où décollent les avions bombardant l'Ukraine.
L'Italie soutient les sanctions contre Moscou et fournit des armes à Kiev, mais est cependant opposée, à l'instar de la Hongrie, à leur usage en dehors du territoire ukrainien, à rebours de la plupart des pays européens.
S'adressant aux entrepreneurs réunis à Cernobbio, M. Zelensky avait cependant assuré vendredi que «l'Italie fait tout ce qu'elle peut pour parvenir à la paix, nous ne lui demandons rien de plus que ce qu'elle fait déjà».
La rencontre de Giorgia Meloni avec M. Zelensky visait à rassurer l'Ukraine sur le soutien continu de l'Italie au moment où l'un des partenaires de sa coalition de droite et d'extrême droite, Matteo Salvini, est farouchement opposé à toute incursion de Kiev en territoire russe.
M. Zelensky a martelé vendredi qu'en aucun cas ces armes ne seraient utilisées pour frapper les civils ou les cibles non militaires, même si «ce sont nos ennemis, parce qu'ils soutiennent la politique de Poutine».
Sur la base aérienne américaine de Ramstein en Allemagne, M. Zelensky avait réitéré vendredi sa demande de pouvoir utiliser les armes à longue portée fournies par ses partenaires «non seulement sur le territoire occupé de l'Ukraine, mais aussi sur le territoire russe».
Pas de cessez-le-feu
Viktor Orban, opposé à l'aide occidentale à l'Ukraine et proche du Kremlin, avait indiqué vendredi qu'il s'entretiendrait «bien sûr» avec le président ukrainien à Cernobbio si l'occasion se présentait, mais finalement aucune rencontre n'a eu lieu.
Lors de leur dernier face-à-face à Kiev début juillet, M. Orban avait appelé M. Zelensky à envisager un «cessez-le-feu rapidement».
Le Hongrois a réitéré ses appels à un cessez-le-feu vendredi, aussitôt rejetés par M. Zelensky. «Beaucoup de gens parlent de cessez-le-feu en ce moment» mais le président russe Vladimir Poutine n'a jamais tenu ses engagements passés de faire taire les armes. A chaque fois, «ils ont recommencé à nous tuer sur la ligne de contact», a-t-il dit.
A la réunion des soutiens internationaux de Kiev en Allemagne, Volodymyr Zelensky a réclamé au contraire à ses alliés «plus d'armes» pour repousser les forces russes, «en particulier dans la région de Donetsk», dans l'est de Ukraine.