«Une explosion dans mes oreilles, puis un souffle d'air», s'est souvenue Emily Wiprud dans cet entretien accordé à la chaîne CBS News.

Ce 5 janvier 2024, elle copilote un Boeing 737 MAX 9, qui a décollé peu de temps avant de Portland, dans l'Oregon, pour rejoindre la Californie.

«Mon corps a été poussé vers l'avant et il y a eu également une forte détonation», a-t-elle ajouté. «C'était incroyablement bruyant.» Capitaine et co-pilote se concentrent alors sur un atterrissage en urgence.

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Emily Wiprud l'ignore, mais l'appareil vient de perdre une porte-bouchon, un opercule condamnant une issue de secours redondante. «Je n'ai pas su avant notre atterrissage qu'il y avait un trou dans l'avion», relate-t-elle.

Une fois l'appareil de retour sur la terre ferme, son souci est de vérifier que tout le monde est bien là: «j'ai ouvert la porte du poste de pilotage et j'ai vu des centaines d'yeux calmes et silencieux qui me regardaient».

Le personnel navigant lui apprend alors qu'il y a «des sièges vides et des blessés» parmi les passagers. Mais aucun d'entre eux n'a chuté de l'avion cependant. «Il ne nous a pas fallu très longtemps pour confirmer que nous avions 177 âmes à bord», raconte-t-elle.

Un adolescent qui se trouvait à côté de la porte s'était déplacé vers un autre siège pour ne pas être aspiré, et Emily Wiprud a alors croisé sa mère, qui le cherchait: «son fils n'était plus là. En tant que mère moi-même, je ne peux même pas imaginer ce sentiment».

Avec le pilote, elle recevra jeudi un prix remis par l'Association des pilotes de ligne (Air Line Pilots Association), pour son professionnalisme.

Cet incident, sur un avion tout neuf, a révélé au grand jour des problèmes de qualité du constructeur aéronautique. L'Agence de sécurité des transports (NTSB) a publié début février un rapport préliminaire accablant pour Boeing: quatre boulons prévus pour empêcher que la porte-bouchon ne se déplace étaient manquants.