«Le gouvernement fédéral est actuellement en train d'analyser la situation, afin de prendre en temps voulu des décisions sur la suite», a déclaré mercredi une porte-parole du ministère allemand des Finances, interrogée sur les intentions de l'Etat allemand, premier actionnaire de l'établissement bancaire.
L'Etat allemand a vendu mardi dernier 53 millions d'actions de Commerzbank, soit 4,5% du capital du groupe. C'est la première étape de son désengagement du capital de la deuxième banque allemande, après l'avoir sauvée de la faillite dans les années 2000 en injectant quelque 18 milliards d'euros.
La participation publique est ainsi passée de 16,5% à 12%. Berlin avait laissé entendre qu'un second paquet d'actions pourrait être cédé.
Arrivée surprise
Unicredit, deuxième groupe bancaire italien, a dans le même temps fait une entrée surprise au capital de Commerzbank en s'emparant du paquet cédé par l'Etat et en achetant d'autres actions sur le marché. Ces achats ont fait grimper sa participation à 9,2% dans Commerzbank.
Depuis, le patron d'Unicredit, Andrea Orcel, a fait la promotion des avantages d'une éventuelle fusion entre son groupe et Commerzbank.
De leur côté, les responsables politiques allemands jouent la prudence, en ne se prononçant pas publiquement sur le scénario qu'ils soutiennent.
L'Etat allemand serait inspiré de «conserver» ses titres Commerzbank, l'important étant «de réfléchir calmement à ce qui est sur la table et à la manière d'y réagir», a plaidé mardi soir à Berlin la directrice financière de Commerzbank, Bettina Orlopp, selon des propos confirmés à l'AFP par la banque.
«Nous avons d'abord besoin de calme, car nous avons tous été très surpris», a-t-elle ajouté, en allusion à l'incursion inattendue d'Unicredit dans le capital de la banque.