La dette publique britannique, qui s'élève à 2.546 milliards de livres (un peu plus de 3000 milliards d'euros), avait déjà dépassé 100% du PIB selon des chiffres provisoires publiés l'an dernier mais avait depuis été révisée à la baisse. Le chiffre publié vendredi est lui aussi «une estimation très provisoire», a prévenu l'Office national des statistiques (ONS) dans un communiqué.
La dette publique flirte depuis des mois avec les 100% du produit intérieur brut (PIB), gonflée notamment par les aides distribuées pendant l'épidémie de Covid et la crise de l'énergie.
Le déficit a quant à lui continué à déraper en août: l'emprunt du secteur public a atteint le mois dernier 13,7 milliards de livres (16,3 milliards d'euros), plus que prévu, selon le rapport mensuel de l'ONS sur les finances publiques, publié vendredi.
Et en cumulé depuis début avril, début de l'année fiscale britannique, le Royaume-Uni a emprunté 6,2 milliards de livres (7,4 milliards d'euros) de plus que les projections de l'organisme public de prévisions budgétaires (OBR).
L'aumentation de la dette met une pression supplémentaire sur le gouvernement travailliste arrivé au pouvoir début juillet après une campagne axée sur la promesse de «discipline budgétaire de fer».
Si l'exécutif blâme 14 années de gouvernements conservateurs pour un «trou noir» de 22 milliards de livres dans les finances publiques, le Premier ministre Keir Starmer a déjà prévenu que son premier budget, attendu le 30 octobre, serait «douloureux» avec de probables réductions des dépenses publiques et augmentations d'impôts.
Après avoir «hérité d'une économie qui ne fonctionnait pas (...) nous prenons maintenant des décisions difficiles pour (en) réparer les fondations», a réagi vendredi Darren Jones, secrétaire en chef du Trésor britannique, dans un communiqué.
D'autres pays sont confrontés à une envolée de leur dette. En France, elle s'est massivement accrue depuis la crise sanitaire et a grimpé à plus de 110% du PIB à la fin du premier trimestre, un taux seulement dépassé dans l'UE par l'Italie (près de 138% du PIB) et la Grèce (presque 160%).
Si les chiffres publiés vendredi «mettent en évidence le contexte budgétaire difficile» auquel le gouvernement est confronté, ce dernier pourra notamment compter sur «l'amélioration du contexte économique», relève Alex Kerr, analyste chez Capital Economics.