La marque annonce dans un communiqué réduire «d'environ 1000 unités» le nombre de véhicules qu'elle compte produire, afin de «faire face aux perturbations de sa chaîne d'approvisionnement et à la faiblesse macroéconomique persistante en Chine». Aston Martin avait vendu 6620 véhicules en 2023.
L'avertissement intervient le même jour qu'une annonce du groupe Stellantis qui a lui aussi abaissé ses objectifs 2024, à cause de fortes difficultés sur le marché américain mais aussi de la morosité de l'automobile mondiale, dans la foulée de prévisions similaires chez Volkswagen ou encore BMW.
Aston Martin «est le parfait exemple de la façon dont les difficultés économiques de la Chine ont rendu les consommateurs chinois aisés plus prudents», selon Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown, une tendance qui se répercute sur les voitures haut de gamme comme sur le secteur du luxe en général.
Le groupe britannique pâtit en outre d'un nombre croissant de retards dans l'arrivée de composants en raison de perturbations chez plusieurs de ses fournisseurs, ce qui se répercute sur la fabrication de ses modèles et sur ses livraisons.
Le constructeur préféré de James Bond prévient que son résultat d'exploitation (Ebitda) annuel ajusté «devrait désormais être légèrement inférieur à celui de l'exercice 2023», ce qui a fait plonger son titre en Bourse de 25,20% à 119,30 pence lundi peu après 08H30 GMT.
Le groupe, qui annoncera ses résultats du 3e trimestre le 30 octobre, assure toutefois que son portefeuille renouvelé «de modèles ultra-luxueux à hautes performances soutiendra la croissance future de la société».
Aston Martin a annoncé en juillet une perte nette de presque 46% au premier semestre, à 207,8 millions de livres (234 millions de francs). Les ventes ont reculé d'un tiers, à presque 2000 véhicules.
Sauvée de la faillite début 2020 par le milliardaire canadien Lawrence Stroll, devenu président exécutif, la marque cherche désormais à évoluer encore davantage vers l'ultra-luxe, même si elle ralentit son virage vers l'électrification.
Le groupe s'est doté d'un nouveau patron, Adrian Hallmark, ex-directeur général de Bentley, qui a pris ses fonctions le 1er septembre.