Le taxi, dépourvu de volant et de pédales, doit être commercialisé à moins de 30'000 dollars (27'500 euros), rechargeable par induction et «10 à 20 fois» plus sûr qu'une voiture conduite par un humain, a affirmé M. Musk depuis les studios de cinéma de la Warner.
Tesla espère donner en 2025 le départ des conduites «complètement autonomes, sans supervision» au Texas et en Californie avec les modèles existants, avant de commencer la production de masse du robotaxi, appelé «cybercab».
«J'ai tendance à être un peu optimiste en ce qui concerne les délais, mais en 2026, donc oui, avant 2027. Permettez-moi de le dire comme cela», a poursuivi le patron du constructeur de véhicules électriques.
Cinquante unités de ce véhicule aux portes papillon ont déjà été fabriqués, a-t-il ajouté.
Le «cybercab» devra cependant surmonter des obstacles techniques et réglementaires avant de pouvoir embarquer ses premiers clients, le véhicule autonome en général devant convaincre de sa fiabilité et sécurité.
«Petit salon»
«Dans un monde autonome, on peut considérer la voiture comme un petit salon. (...) Vous pouvez (y) faire tout ce que vous voulez tant que vous y êtes et quand vous en sortirez, vous serez arrivés à destination», a décrit Elon Musk.
L'événement, annoncé initialement le 8 août, avait été repoussé à jeudi, M. Musk invoquant notamment «un important changement de design à l'avant».
Au cours d'une présentation pauvre en détails, Elon Musk a aussi dévoilé le «Robovan», un véhicule autonome aux airs de gros grille-pain censé pouvoir transporter 20 passagers ou des marchandises. Il n'a pas donné de date ni d'autres précisions.
Le milliardaire a par ailleurs fait défiler des robots humanoïdes dansants, baptisés «Optimus», assurant qu'ils seraient un jour capables d'effectuer des tâches domestiques et d'entretenir des relations amicales, pour un prix compris entre 20'000 et 30'000 dollars (18'300 à 27'500 euros).
Là encore, pas de calendrier, et les capacités de ces robots n'étaient pas clairement observables, bien qu'ils aient discuté avec des visiteurs et fait le service.
«Elon Musk parle de l'imminence de la disponibilité des voitures autonomes depuis plus d'une décennie», commente Paul Miller, analyste chez Forrester. Mais «nous n'en sommes pas encore là».
Concurrence
Tesla affiche plusieurs années de retard sur Waymo de Google (Alphabet) et Cruise du géant automobile General Motors (GM), qui circulent depuis 2021.
Waymo dispose de plus de 700 robotaxis - des Jaguar blanches -, dont 300 à San Francisco, mais le service est également présent à Phoenix (Arizona), Austin (Texas) - terres de Tesla -, Los Angeles et bientôt Atlanta (Géorgie). Chaque semaine, la société assure 100'000 courses payantes.
Des tests ont commencé sur des autoroutes et vers l'aéroport de Phoenix.
Cruise circulait à Phoenix, San Francisco, Houston et Austin jusqu'à la suspension de ses activités en octobre 2023 après des accidents. Elles ont repris cinq mois plus tard, avec des restrictions.
Selon Garrett Nelson, analyste de CFRA Research, «Tesla ne possède toujours pas d'autorisation pour faire des tests de véhicules autonomes» sur le réseau routier.
Bardés de caméras et de lidars (lasers de détection), les robotaxis suscitent des débats intenses sur les avancées et les risques qu'ils représentent.
«Autopilot», le système d'aide à la conduite de Tesla, a été mis en cause dans des accidents mortels. Son robotaxi ne sera pas équipé de lidars, Elon Musk estimant les caméras jumelées avec un «cerveau artificiel» suffisantes.
Le défi est avant tout technologique, pour atteindre le plus haut niveau d'autonomie, considéré comme l'équivalent du conducteur humain. Selon S&P Global Mobility, ce ne sera pas avant 2035.
Uber, géant mondial du VTC, a conclu des partenariats avec moult développeurs de véhicules autonomes, en particulier Cruise et Waymo, et WeRide aux Emirats arabes unis, mais aussi Avride et Coco (robots livreurs). Il propose déjà des Waymo à Phoenix pour trajets et livraisons.
Contrairement aux véhicules conduits par des humains, les robotaxis peuvent circuler 24 heures sur 24, sans tomber malade, sans faire grève, sans pause et des études montrent qu'ils sont moins accidentogènes.
En revanche, sur une route non balisée ou en plein blizzard, ils pourraient atteindre leurs limites.