Entre juillet et septembre, le géant du luxe a réalisé un chiffre d'affaires de 19 milliards d'euros (un peu moins de 18 milliards de francs), contre 20 milliards un an plus tôt, une «légère décroissance (...) liée pour l'essentiel à une croissance moindre observée au Japon, essentiellement à cause de la hausse du yen», selon le communiqué.

Sur les neuf premiers mois de l'année, le groupe réalise un chiffre d'affaires en baisse de 2% à 60,75 milliards d'euros, «après les années de croissance exceptionnelle post-Covid».

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«Dans un contexte économique et géopolitique incertain», LVMH «reste confiant» et compte «renforcer encore en 2024 son avance sur le marché mondial du luxe», ajoute le groupe.

La mode et maroquinerie - division-phare du groupe, qui comprend les marques Louis Vuitton, Dior ou encore Celine - réalise au troisième trimestre un chiffre d'affaires de 9,15 milliards d'euros, en recul de 6%. Sur les neuf premiers mois, la baisse des ventes est de 3% à 29,92 milliards d'euros.

La division «fait preuve d'une bonne résistance et gagne des parts de marché», assure le groupe qui rappelle que «Louis Vuitton et Christian Dior ont bénéficié toutes deux d'une belle visibilité durant l'été à l'occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024» où LVMH était partenaire premium.

Au troisième trimestre, les ventes de vins et spiritueux (Moët, Hennessy, Cheval Blanc, Ruinart...) enregistrent une baisse de 8% à 1,39 milliard d'euros.

«Les droits de douane sur le cognac en Chine (imposés depuis quelques jours, ndlr) ne sont pas une bonne nouvelle», a reconnu mardi le directeur financier de LVMH Jean-Jacques Guiony lors d'un échange avec les analystes.

«En deçà des attentes»

Les ventes de la distribution sélective atteignent 3,93 milliards d'euros (-3,6%). Son patron, Chris de Lapuente, 61 ans, a annoncé son départ en retraite pour le 31 octobre.

L'activité montres et joaillerie affiche un chiffre d'affaires au troisième trimestre de 2,39 milliards d'euros (-5,4%). Les ventes de parfums et cosmétiques progressent de 1% sur la même période, dépassant les 2 milliards d'euros.

«LVMH est en deçà des attentes» pour le troisième trimestre, selon Luca Solca de la banque Bernstein. Les analystes interrogés par Bloomberg et Factset prévoyaient en moyenne un chiffre d'affaires de 20 milliards d'euros et 19,86 milliards d'euros respectivement.

«Les investisseurs se sont habitués à penser que LVMH est moins sensible aux cycles de la mode que la plupart des autres acteurs du luxe», expliquait-il récemment dans une note. «Pourtant, moins sensible ne veut pas dire non sensible», soulignait-il.

LVMH a pris part ces derniers jours au «mercato» des designers en annonçant le départ de Kim Jones de chez l'italien Fendi ou encore le remplacement de Hedi Slimane chez Celine par Michael Rider. LVMH a également vendu Off-White, fondée en 2012 par l'ancien directeur artistique des collections homme de Louis Vuitton Virgil Abloh, décédé en novembre 2021.

«LVMH se démode au troisième trimestre», estime le gestionnaire de fonds Hargreaves Lansdown. «Le groupe espère qu'il s'agit plutôt d'un accident de parcours que d'une nouvelle tendance où certains produits haut de gamme de LVMH seraient démodés», souligne une note.

«Ce qui distingue LVMH de nombre de ses pairs», c'est «sa vaste gamme de marques de luxe à succès», estime cependant Hargreaves Lansdown ce qui «signifie qu'elle est plus diversifiée et souvent mieux à même de faire face aux hauts et aux bas du marché».

Au cours de l'année, LVMH a ajouté à ses 75 marques officielles plusieurs acquisitions, dont le magazine Paris Match. Il est aussi entré au capital du principal actionnaire de Moncler et d'un vin sans alcool French Bloom. Le groupe de Bernard Arnault a également annoncé un partenariat mondial à partir de 2025 avec la Formule 1 pour 10 ans.