Les 40'000 employés du groupe en Italie ainsi que les salariés de ses fournisseurs étaient appelés par les syndicats à observer une grève nationale de 24 heures pour réclamer des garanties sur l'emploi et la production de nouveaux modèles.

Selon les syndicats, qui tablaient sur 15'000 manifestants, ce sera «une grève historique comme il n'y en a pas eu depuis plus de quarante ans» dans les usines de l'ancien fleuron national Fiat.

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Le constructeur italien avait fusionné en 2014 avec l'américain Chrysler avant de se marier avec le français Peugeot-Citroën (PSA), donnant naissance en janvier 2021 au groupe Stellantis.

Après trois années de hausse, la production de Stellantis en Italie est brusquement repartie à la baisse, chutant de 31,7% à 387'600 véhicules sur les neuf premiers mois de 2024, selon la fédération de la métallurgie FIM-CISL.

«C'est le pire chiffre depuis 1956», a assuré à l'AFP son secrétaire général Ferdinando Uliano, qui s'attend à une production «inférieure à 500'000 véhicules» pour l'ensemble de l'année, contre plus de 751'000 en 2023.

Pressé par le gouvernement nationaliste de Giorgia Meloni, le patron de Stellantis, Carlos Tavares, s'était pourtant engagé en juillet 2023 à porter la production à un million d'unités d'ici 2030, un objectif qui semble désormais hors de portée.

En cause, les ventes de véhicules électriques en Europe patinent depuis la fin de l'année 2023, surtout faute de modèles abordables, alors que Bruxelles a décrété l'interdiction de la vente de voitures thermiques à l'horizon 2035.

A deux jours de la grève, Stellantis avait annoncé que plusieurs de ses usines italiennes seraient de nouveau à l'arrêt en novembre pour réguler la production, invoquant «la baisse des commandes sur le marché des véhicules électriques en Europe».

Acte symbolique, la production de l'emblématique Fiat 500 en version électrique dans l'usine de Mirafiori, près de Turin, a été suspendue à la mi-septembre jusqu'au 1er novembre.

Ancien haut-lieu de l'âge d'or de Fiat où est produite aussi la luxueuse Maserati, Mirafiori «s'éteint à petit feu», a déclaré à l'AFP Maurizio Oreggia, coordinateur national pour l'automobile du syndicat Fiom-Cgil.

«Les Maserati, quand ils en font, c'est seulement sept par jour», a-t-il soupiré.

Les salariés de Mirafiori ont enchaîné cette année des périodes de chômage technique dues à une baisse de la demande, mais aussi au retard qu'a pris le lancement par le gouvernement de bonus écologiques pour l'achat de véhicules électriques.

La grève générale «enverra un message fort et clair à Stellantis et au gouvernement: le temps est écoulé, l'industrie automobile est en train de mourir, on risque un drame social sans précédent», a prévenu Rocco Palombella, secrétaire général du syndicat Uilm.