«Ce matin (mardi), 70,89% des clients à Cuba reçoivent le service électrique», a indiqué le ministère des Energies et mines sur son compte X, ajoutant que les autorités poursuivaient leurs efforts pour «l'augmentation de la couverture électrique dans le pays».
Dimanche, le gouvernement avait indiqué espérer rétablir le courant sur l'île lundi soir, au plus tard mardi. Vendredi, une avarie sur la principale centrale thermoélectrique du pays, située dans le province de Matanzas (ouest), a provoqué l'effondrement total du réseau. Les autorités tentaient depuis lors de rétablir le service électrique à la population.
Lundi soir, les deux millions d'habitants de La Havane avaient à nouveau du courant et la capitale avait retrouvé une bonne partie de sa circulation et de ses activités, a constaté l'AFP. «On ne peut être que content. Il était temps! Cela faisait des jours que je dormais mal, sans ventilateur», s'est réjoui auprès de l'AFP Magalis Manzano, 81 ans, une habitante du quartier de La Vieille Havane.
«Six morts»
«Maintenant il ne faut pas qu'on nous la coupe à nouveau, c'est ce que je demande à Dieu!», ajoute-t-elle. La crise énergétique qui frappe l'île de 10 millions d'habitants a été par ailleurs aggravée par le passage de l'ouragan Oscar qui a fait six morts dans l'est de l'île et de nombreux dégâts matériels.
«Six vies humaines ont été perdues dans la commune de San Antonio del Sur», dans la province de Guantanamo (est), a annoncé lundi soir le président cubain Miguel Diaz-Canel. Outre la commune de San Antonio del Sur, celle d'Imias, située dans la même province, à l'extrémité orientale de l'île, a été durement touchée par les intempéries. «Des inondations à des niveaux jamais enregistrés historiquement dans ces deux zones ont eu lieu», a ajouté le chef de l'Etat.
Plus de 366 millimètres de précipitations ont été enregistrés en 24h à l'extrême pointe orientale du pays, ont fait savoir les autorités. L'ouragan Oscar, qui a touché terre dimanche soir avec des vents approchant les 130 km/h, avant d'être rétrogradé en tempête tropicale, s'est finalement éloigné lundi soir du territoire cubain et les autorités ont levé l'alerte mardi dans l'est du pays.
«Urgence énergétique»
Face à la persistance de la crise énergétique, le président cubain avait averti dimanche que son gouvernement ne tolérerait pas de troubles à l'ordre public, alors que des habitants sont sortis dans les rues samedi et dimanche soir pour manifester leur exaspération. Les pannes d'électricité ont été l'un des éléments déclencheurs des manifestations historiques du 11 juillet 2021.
Face à la crise énergétique et la situation météorologique, les autorités ont suspendu les cours et les services publics non essentiels jusqu'à mercredi, seuls les hôpitaux et les services cruciaux pour la population restant opérationnels. Cuba est confrontée à sa pire crise en trente ans. La panne géante d'électricité, qui fait suite à des pannes chroniques, s'ajoute à des pénuries de nourriture, de médicaments et à une inflation galopante.
Jeudi, à la veille de la panne générale, le président cubain avait annoncé que l'île se trouvait en situation d'«urgence énergétique» face aux difficultés pour acheter le combustible nécessaire à l'alimentation de ses centrales, à cause du renforcement de l'embargo imposé par Washington depuis 1962.
A Cuba, l'électricité est produite par huit centrales thermoélectriques vétustes, parfois en panne ou en maintenance, ainsi que par plusieurs centrales flottantes louées à des entreprises turques, et des groupes électrogènes. Le recours aux énergies renouvelables est encore balbutiant.
En septembre 2022, l'île avait déjà connu un blackout généralisé après le passage de l'ouragan Ian qui avait frappé l'ouest de l'île. Le rétablissement complet de l'électricité avait pris plusieurs jours à La Havane, déclenchant des manifestations sporadiques dans certains quartiers de la capitale. Il avait pris plusieurs semaines dans les zones affectées par l'ouragan.