Entre juillet et septembre, l'avionneur américain a vu son chiffre d'affaires reculer de 1%, atteignant 17,84 milliards de dollars.

Le groupe avait prévenu le 12 octobre que ses résultats trimestriels seraient grevés par une charge totale avant impôts d'environ 5 milliards de dollars.

«Ma mission est assez claire. Remettre ce grand navire dans la bonne direction et rétablir Boeing dans sa position de leader que nous connaissons et que nous souhaitons», a indiqué mercredi Kelly Ortberg, patron de l'avionneur depuis début août, dans des commentaires accompagnant cette publication de résultats.

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«Nous sommes en quelque sorte consumés par les défis d'aujourd'hui, mais nous devons bâtir les fondations du Boeing de demain», a-t-il ajouté, en détaillant les priorités pour remettre l'avionneur en piste, à commencer par un «changement fondamental de la culture» au sein de l'entreprise.

«Il faudra du temps» pour que Boeing retrouve sa posture d'antan, a-t-il poursuivi.

La perte nette de 6,17 milliards de dollars au troisième trimestre est la seconde plus importante du groupe sur un trimestre depuis mi-2018 - avant les deux crashes d'appareils 737 MAX 8 qui ont fait 346 morts. Au quatrième trimestre 2020, le groupe avait publié une perte de 8,42 milliards.

Le consensus des analystes de FactSet tablait sur une perte nette de 6,12 milliards.

Rapportée par action et hors éléments exceptionnels, la perte nette du groupe atteint 10,44 dollars. Le consensus avait anticipé 10,35 dollars.

Plongeon de l'Aviation commerciale

La branche Aviation commerciale (BCA) a vu son chiffre d'affaires céder 5%, à 7,44 milliards de dollars, et sa perte nette s'est creusée à 4,02 milliards, contre une perte de 678 millions un an plus tôt.

L'avionneur a passé 3 milliards de dollars de charges avant impôts sur cette branche du fait de la grève dans la région de Seattle (nord-ouest) qui paralyse notamment ses deux principales usines (avions 737, 777, 767 et plusieurs programmes militaires).

Une partie de ces charges découle également du retard dans la certification de son programme 777X - nouveau bimoteur long courrier qui devait entrer en exploitation à l'origine en 2020 - et du programme du 767 dont la fabrication ne sera plus qu'à des fins militaires à partir de 2027.

Le groupe a précisé que la cadence de production du 787 Dreamliner, fabriqué près de Charleston en Caroline du Sud dans une usine non syndiquée, était actuellement de quatre par mois et qu'elle devrait atteindre l'objectif de cinq d'ici la fin de l'année.

Au troisième trimestre, BCA a engrangé 49 commandes nettes, livré 116 avions et comptait dans son carnet de commandes, à fin septembre, plus de 5.400 appareils représentant 428 milliards de dollars.

La branche Défense, Espace et Services (BDS) est plutôt mal en point également, affectée par de lourdes pertes sur des contrats à prix fixes avec le gouvernement américain et avec l'agence spatiale américaine (Nasa).

Comme annoncé mi-octobre, une charge avant impôts de deux milliards de dollars a été inscrite sur les comptes du troisième trimestre, liée à plusieurs programmes militaires.

Le chiffre d'affaires de BDS a totalisé 5,53 milliards (+2%) et sa perte nette 2,39 milliards, contre une perte de 924 millions un an plus tôt. Son carnet de commandes atteignait 62 milliards de dollars à fin septembre, dont 28% provenaient de clients étrangers.

Le groupe a annoncé ces dernières semaines une réduction d'environ 10% de ses effectifs mondiaux - près de 171'000 employés à fin 2023 - ainsi que, pour renflouer sa trésorerie, le projet de lever jusqu'à 25 milliards de dollars sur trois ans et une seconde ligne de crédit de dix milliards de dollars.

Dans les échanges électroniques avant l'ouverture de la Bourse de New York, l'action de Boeing reculait de 0,86%.