Le Job Market Index d'Adecco a chuté de 12% lors de la période sous revue, mais la baisse du nombre de postes vacants a subi un coup d'arrêt, ceux-ci ayant augmenté de 2%, indique le groupe sur la base de données compilées par l'Université de Zurich. Cet été, les perspectives d'emploi des entreprises suisses se sont améliorées pour la première fois depuis deux ans, souligne Marcel Keller, directeur d'Adecco pour la Suisse, cité dans un communiqué.

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Le baromètre publié par le géant zurichois est ainsi resté stable en comparaison trimestrielle, mettant un terme à une spirale négative enregistrée au cours des trois derniers partiels. «Cette reprise dépend néanmoins de la manière dont la situation géopolitique va évoluer», note M. Keller.

Adecco met également un coup de projecteur sur le secteur de la construction, qui contribue à 10% au Produit intérieur brut suisse (PIB), selon la Société suisse des entrepreneurs (SSE). Le nombre de postes vacants dans les métiers du bâtiment s'est replié de 7% au troisième trimestre, demeurant à un niveau «historiquement élevé», précise le communiqué. Ce chiffre augmenté de 70% depuis 2016, souligne Adecco.

Ralentissement conjoncturel

Cette tendance s'explique par plusieurs facteurs, parmi lesquels la pandémie de coronavirus, les années de taux négatifs - aujourd'hui révolues - un rebond marqué de l'économie et le recours au télétravail qui ont entraîné «une augmentation de la demande en mesures de construction et d'aménagement», qui remonte essentiellement à 2021. Le besoin en professionnels du bâtiment a suivi la tendance haussière.

Le ralentissement enregistré au troisième trimestre va de pair avec celui de la conjoncture économique, incitant «les entreprises à faire preuve de davantage de prudence en matière d'investissements dans la construction». La fin des taux négatifs, au terme de l'année 2022, implique désormais un coût d'investissement plus élevé. Le prix des matières premières contribue également à ce coup de frein de l'activité de construction.

Dans ce contexte, les professionnels impliqués dans la planification sont le plus touchés. Le nombre d'offres d'emploi publiées pour des architectes et des ingénieurs civils s'est replié de 17%, contre -9% pour les conducteurs de travaux et les contremaîtres du bâtiment et du secteur principal de la construction.

Les vitriers, couvreurs, peintres et autres zingueurs réunis dans le groupe «métiers qualifiés du second oeuvre et métiers apparentés», connaissent pour leur part une baisse de 5% du nombre d'offres d'emploi. Les métiers qualifiés du bâtiment et métiers apparentés, comme les menuisiers ou les installateurs de stores, enregistrent une baisse de 2%.

De nombreux signes laissent supposer que la demande en professionnels du bâtiment se maintiendra à un niveau soutenu à l'avenir, avertit Adecco. Il manquera 5600 travailleurs qualifiés au secteur d'ici 2040, ce qui correspond à 16% des besoins en personnel, rappelle le géant zurichois, citant une étude de la SSE.