En revanche, les chiffres du deuxième trimestre ont été revus à la baisse, avec une contraction du PIB de 0,3%, contre un repli de 0,1% calculé précédemment. Sur un an, le PIB recule de 0,2% au troisième trimestre.
Cette hausse de 0,2% au troisième trimestre a aussi surpassé les attentes des experts sondés par Factset, qui tablaient sur une stagnation.
«Il est nettement prématuré de parler d'un renversement de tendance positif», souligne Elmar Völker, expert pour LBBW, alors que l'Allemagne est lanterne rouge des grandes nations industrielles depuis l'an dernier.
«Ce sont surtout les dépenses de consommations publiques et privées qui ont augmenté», précise Destatis dans un communiqué, alors que la consommation des ménages restait morose depuis le début de l'année.
D'après Philipp Scheuermeyer, expert chez KfW, «la hausse des salaires réels s'est enfin répercutée de manière sensible sur la consommation».
Une petite bouffée d'air pour une économie allemande en proie à une crise multiforme, entre perte de compétitivité de son secteur industriel, baisse des exportations et pénurie de main-d'oeuvre.
«Les problèmes structurels et la baisse de la compétitivité internationale, combinés à la faiblesse de la demande intérieure» restent «un véritable casse-tête», note M. Scheuermeyer.
L'industrie allemande, plombée par la crise énergétique déclenchée par l'invasion russe en Ukraine, souffre en plus du rattrapage de la Chine en matière de production et d'exportation.
Le ministère de l'Economie allemand s'attendait aussi à ce que l'Allemagne entre en «récession technique» au 3ème trimestre, c'est-à-dire deux trimestres de baisse du PIB à la suite.
L'économie allemande reste à la traîne dans la zone euro, qui va croître de 0,8% en 2024 selon Bruxelles.
Mi-octobre, le FMI se montrait aussi pessimiste en prédisant à l'Allemagne une stagnation pour 2024, après une récession de 0,3% sur l'année précédente. Le gouvernement d'Olaf Scholz prévoit lui un recul du PIB de 0,1% sur l'ensemble de l'année.