Le premier groupe automobile européen a dégagé un bénéfice net de 1,58 milliard d'euros (1,52 milliard de francs), une contre-performance pour le constructeur engagé dans le plan de restructuration le plus important de son histoire avec des dizaines de milliers d'emplois menacés.
Ces résultats «reflètent un environnement de marché difficile et soulignent l'importance de mettre en oeuvre nos programmes de performance à l'échelle du groupe», a déclaré Arno Antlitz, directeur financier du groupe.
Le groupe n'a pas encore dévoilé les contours du plan social qui doit toucher les employés de sa marque phare, VW, la moins rentable, mais la restructuration pourrait inclure la fermeture de trois usines en Allemagne, une première en 87 ans d'histoire, selon les syndicats.
La baisse du bénéfice s'explique tout d'abord par un recul de 7% des ventes de voitures en volume.
La croissance en Amérique du Nord (+6,4%) n'a pas réussi à compenser la baisse marquée de 15% des ventes en Chine, marché principal de Volkswagen qui y réalise un tiers de ses ventes.
Les ventes de ses modèles électriques chutent également de 10% au troisième trimestre.
De plus, le groupe subit l'impact de «charges de restructurations», à hauteur de 2,2 milliards d'euros sur les neuf premiers mois de l'année, ainsi que la hausse des coûts fixes et «des coûts de lancement de nouveaux produits», indique le communiqué.
En outre, la marge opérationnelle du groupe au dix marques, de VW à Porsche, a chuté, à seulement 5,4% en moyenne les neufs premiers mois de l'année, contre 6,9% au cours de la même période en 2023.
En cause: les ventes de ses voitures de sport Porsche et Audi, les plus rentables, ont fondu, tandis que la rentabilité de la marque VW, avec ses prix moins élevés, est en berne, à seulement 2% sur neuf mois.
«Il est urgent de réduire considérablement les coûts et de réaliser des gains d'efficacité», a indiqué M. Antlitz, alors que le groupe a annoncé en septembre préparer un plan d'économies sans précédent.
Outre la possible fermeture de trois usines allemandes, des dizaines de milliers de suppressions d'emploi sont envisagées parmi les 120'000 employés de VW en Allemagne.