Le groupe d'Essen a été plombé par «une demande nettement plus faible» dans l'industrie automobile, l'ingénierie et la construction, conduisant à une perte de 1,5 milliard d'euros (1,4 milliard de francs) après 2 milliards lors de l'exercice précédent.

La division acier, qui concentre les déboires du groupe en crise, a vu son chiffre d'affaires fondre de 18%, à 10,7 milliards d'euros, affaiblie par la concurrence de l'acier en provenance de Chine et la hausse des coûts de l'énergie en Allemagne.

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Première source de revenus du groupe, la branche spécialisée dans les matériaux recule également de 11%.

Toutes deux pèsent sur les ventes globales du groupe, en recul de 7% à 35 milliards d'euros.

En revanche, les technologies de décarbonation (+19%) et la filiale de sous-marin TKMS (+16%) ont amélioré leur chiffre d'affaires.

La faible demande mondiale s'est notamment traduit par un recul de 11% des commandes du groupe, à 32,8 milliards d'euros, à laquelle seuls les sous-marins sont restés imperméables, avec une augmentation de 53% des commandes.

Retour aux bénéfices

L'exercice 2023/2024, achevé fin septembre, a été «une année de transition vers la réalisation de nos objectifs financiers à moyen terme, même dans un contexte difficile», assure le patron Miguel Lopez dans un communiqué.

Pour le prochain exercice, le groupe d'Essen s'attend à sortir du rouge, avec un bénéfice net attendu entre 100 et 500 millions d'euros.

Le conglomérat table sur une croissance de ses ventes jusqu'à 3%, grâce à une «stabilisation de la demande au deuxième semestre» dans les secteurs en souffrance, notamment l'acier.

ThyssenKrupp veut présenter avant fin 2024 un plan de restructuration pour sa branche acier, plombée par la hausse des coûts de l'énergie et des importations massives d'acier chinois à bas prix.

En avril, cette division historique qui emploie 27.000 personnes a été acquise à 20% par la holding EPCG du milliardaire Daniel Kretinsky, sous la colère des syndicats.

A la fin de l'été, son ancien patron et plusieurs membres du conseil de surveillance ont démissionné pour protester contre le patron Miguel Lopez.

Le groupe de 100'000 personnes réfléchit à se séparer de certaines activités.

Selon le journal allemand Handelsblatt, ThyssenKrupp pourrait en venir à un vaste démantèlement, se séparant de sa branche acier, de TKMS, voire de ses activités dans les matériaux, l'automobile et la construction.