Shawn Fain, directeur du puissant syndicat américain United Auto Workers (UAW), a salué «un pas important dans la bonne direction pour une entreprise qui a été mal dirigée et une main-d'oeuvre maltraitée».

Des milliers de membres de l'UAW demandaient depuis plusieurs semaines la démission de M. Tavares à cause de sa «gestion irresponsable», a souligné M. Fain dans un message publié par CNBC.

Le conseil d'administration de Stellantis, propriétaire notamment des marques Peugeot, Citroën, Fiat, Chrysler, Opel, Lancia et Jeep, a accepté dimanche à l'unanimité la démission «avec effet immédiat» de M. Tavares, dont le successeur sera nommé au premier semestre 2025.

Contenu Sponsorisé
 
 
 
 
 
 

Cette décision est le résultat de «points de vue différents» entre le conseil d'administration et le directeur général, a expliqué Henri de Castries, administrateur de Stellantis.

Selon M. Fain, M. Tavares laisse derrière lui «un chaos fait de douloureux licenciements et de véhicules trop chers abandonnés sur les parkings des concessions».

En France, la section Force ouvrière (FO) de Stellantis a condamné cependant une «décision précipitée», qui «fragilise l'ensemble de l'entreprise et ses milliers de salariés».

«Stellantis, véritable paquebot industriel, a plus que jamais besoin d'un capitaine solide et visionnaire pour naviguer dans cette tempête économique et stratégique», a souligné le syndicat français.

Le choix de ne pas nommer un nouveau dirigeant avant le premier semestre 2025 crée une «instabilité certaine», selon FO.

Pour la CGT de Stellantis, M. Tavares «n'est pas à plaindre et aucun travailleur ne va regretter» un dirigeant «qui a massacré l'emploi et détruit des milliers de familles».

«Par contre, quel sera le chèque de son montant de départ? 50 millions? 100 millions?», s'est interrogé le syndicat français.

En Italie, le syndicat UILM a demandé sur X une «rupture» au prochain dirigeant de Stellantis, avec une priorité à donner aux «travailleurs et usines italiennes», notamment à Maserati, dont les ventes se sont effondrées.

«Tavares est parti, les problèmes restent pour les travailleurs», a souligné auprès de l'AFP Maurizio Oreggia, coordinateur du syndicat italien FIOM. «Nous avons besoin immédiatement d'un plan industriel pour charger les usines», alors que la production italienne s'est effondrée, et «relancer le groupe», a-t-il dit.