UniCredit, qui a annoncé mercredi détenir désormais «environ 28%» de Commerzbank, «agit à nouveau de manière non concertée et avec des méthodes inamicales», a déclaré un porte-parole du gouvernement, Wolfgang Büchner, regrettant que cette initiative ait été prise avant les élections législatives de février en Allemagne.
«Unicredit avait auparavant souligné publiquement qu'elle ne souhaitait plus agir avant les élections fédérales», a observé le porte-parole, qui a qualifié «d'inappropriée» la démarche du deuxième groupe bancaire italien.
Vers une fusion
UniCredit, qui avait déjà surpris les marchés en annonçant en septembre avoir acquis 9% du capital de Commerzbank - dont 4,5% auprès de l'Etat allemand -, ne fait pas mystère de son intérêt pour la seconde banque allemande en vue d'une possible fusion.
Le gouvernement allemand s'était d'emblée dit hostile à toute prise de contrôle, défendant l'indépendance de Commerzbank.
Une position réaffirmée mercredi: l'Etat allemand «voit d'un oeil critique les projets d'Unicredit, car l'intégration de deux grandes banques d'importance systémique s'accompagne toujours de risques considérables, entre autres pour les salariés», a déclaré M. Büchner.
Après son entrée au capital de Commerzbank en septembre, UniCredit avait ensuite annoncé porter sa participation à 21% et viser, sous réserve des procédures d'autorisation et du feu vert de la Banque centrale européenne (BCE), jusqu'à 29,9%, ce qui placerait l'établissement milanais tout près du seuil de 30% au-delà duquel il devrait déposer une offre de reprise.