Selon les chiffres du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) transmis à Keystone-ATS, 113 Suisses ont été victimes du tsunami du siècle. La plupart d'entre eux étaient en vacances à Khao Lak, dans le sud de la Thaïlande. L'auteur lucernois Otto Marchi, qui s'était fait connaître avec son «Histoire suisse pour les hérétiques», figure parmi les victimes.

A 07h59 (02h59 suisses), la terre a tremblé à moins de 100 kilomètres de la côte ouest de l'île indonésienne de Sumatra, à seulement 30 kilomètres de profondeur. Deux plaques continentales se sont séparées sur une longueur de 1000 kilomètres après avoir accumulé des tensions pendant des années.

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Ce séisme a duré dix minutes, plutôt que quelques secondes comme la plupart des autres. Selon différents calculs, il a atteint une magnitude de 9,1 ou 9,3 sur l'échelle de Richter, soit le deuxième plus fort tremblement de terre en 100 ans, après celui survenu en 1960 au Chili, fort d'une magnitude de 9,5 celui-là.

Les sismologues du centre d'alerte au tsunami d'Hawaï ont vite compris qu'un séisme aussi puissant avait un grand pouvoir de destruction. Mais les Hawaïens n'ont pas trouvé d'interlocuteurs pour diffuser les alertes dans les régions touchées. Un système d'alerte précoce complet faisait alors défaut.

Entre le séisme et les premières vagues du tsunami, il s'est écoulé de 20 minutes en Indonésie, à deux heures ou plus en Thaïlande et au Sri Lanka, ainsi qu'en Inde, au Myanmar et au Bangladesh. Après que la mer s'est retirée des côtes dans de nombreuses régions, au moins deux raz-de-marée, voire jusqu'à six à certains endroits, ont frappé avec une hauteur de vagues croissante. Et plus de six heures après, l'onde de choc a également atteint la côte africaine, avec des vagues de plusieurs mètres de haut.

La Suisse apporte son aide sur place

Au total, 14 pays ont été touchés par des vagues atteignant parfois jusqu'à 20 mètres de haut. Outre la province indonésienne d'Aceh, la Thaïlande, l'Inde et l'Etat insulaire du Sri Lanka ont été particulièrement touchés. Rien qu'à Aceh, la région la plus proche de l'épicentre, près de 170'000 personnes ont perdu la vie et 2,3 millions d'habitants se sont retrouvés sans abri.

Le 1er janvier 2005, plus de 500 touristes suisses étaient encore portés disparus. La plupart ont été retrouvés blessés ou sains et saufs. Et parmi les victimes, une douzaine ont été identifiées sur place par des proches dans les heures et les jours qui ont suivi. La plupart des autres ne l'auront été que courant 2005 par comparaison d'ADN en Suisse.

En Suisse, le 5 janvier a été déclaré jour de deuil national. Deux jours plus tard, le Conseil fédéral a décidé d'une opération d'aide en faveur du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) avec trois hélicoptères de transport et jusqu'à 50 militaires en Indonésie, le pays le plus touché par la catastrophe.

Dans les mois qui ont suivi, la Suisse a acheminé 368 tonnes de matériel de secours à Sumatra. Des spécialistes suisses ont collaboré sur place à l'identification des défunts. En 2005, le nombre de jours de service dans le Corps suisse d'aide en cas de catastrophes et dans l'armée a été supérieur d'un quart à celui de l'année précédente.

Dons: records encore jamais dépassés

La journée nationale de collecte organisée par la Chaîne du Bonheur a réuni 62 millions de francs de dons en l'espace de 24 heures, et plus de 227,7 millions de francs au total. C'est la collecte la plus importante depuis la création de la fondation il y a 78 ans, a précisé à Keystone-ATS son porte-parole Fabian Emmenegger. Par comparaison, 134,7 millions ont été collectés pour la guerre en Ukraine en 2022 et 74 millions après les intempéries en Valais en 2000.

Selon lui, la proximité émotionnelle avec les pays concernés en tant que destinations de vacances a été une raison importante de cette grande solidarité. Deux minutes seulement après la première diffusion, au journal télévisé, de l'appel aux dons, les premières promesses sont arrivées, ajoute le porte-parole de la Chaîne du Bonheur.

Les 23'000 maisons reconstruites, financées par les fonds de la Chaîne du Bonheur, ont représenté un important soutien pour les bénéficaires. D'autres organisations, comme Caritas, ont également enregistré des dons nettement plus élevés que d'habitude, voire records.