Avec le chef-d'oeuvre de Léonard de Vinci en arrière-plan, dans la salle des Etats du musée parisien, le président français s'est voulu ambitieux: en toute simplicité, il a baptisé son plan «Nouvelle Renaissance du Louvre». Un double clin d'oeil, à la période historique du portrait de Monna Lisa, peint au début du XVIe siècle, mais aussi à son parcours politique, lui qui a nommé son parti Renaissance.

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Le projet est «colossal», a-t-il reconnu. Selon son entourage, le coût est évalué à environ 700 à 800 millions d'euros sur une dizaine d'années, dont seule une «part très minoritaire» sera financée par l'État.

Mardi, Emmanuel Macron est venu répondre à l'alerte sonnée par la présidente-directrice du musée, Laurence des Cars, qui, dans une note à la ministre de la Culture Rachida Dati, a égrené les problèmes: «Multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés», «obsolescence» des «équipements techniques», «inquiétantes variations de températures mettant en danger l'état de conservation des oeuvres»...

La pyramide inaugurée en 1988, majestueuse entrée voulue par l'ancien président François Mitterrand et conçue par l'architecte Ieoh Ming Pei, est jugée «structurellement dépassée» car elle était prévue pour accueillir quatre millions de visiteurs par an. Le musée en a compté près de neuf millions (dont 80% d'étrangers) en 2024 et dix millions avant la pandémie de Covid-19 !

Objectif 2031 pour l'entrée

Le volet le plus spectaculaire concerne donc «la création d'une nouvelle grande entrée au niveau de la colonnade de Perrault», sur la façade orientale de l'ancien château. Un concours d'architecture sera organisé pour une inauguration «d'ici 2031 au plus tard», a affirmé Emmanuel Macron.

Cela impliquera la refonte de l'esplanade qui la borde, mais aussi la création de nouvelles salles d'exposition sous la cour carrée du Louvre.

C'est là, deuxième grand bouleversement, que sera prévu un nouvel «espace particulier» pour installer la Joconde, qui sera «accessible de manière autonome par rapport au reste du musée et doté pour cette raison d'un titre d'accès propre», a expliqué le président de la République.

L'engouement des visiteurs, qui sont 20'000 par jour à admirer le célèbre tableau du génie italien, gêne souvent les conditions de visite des espaces environnants, à commencer par les Noces de Cana de Véronèse, accroché dans la même salle des Etats.

Ce volet coûtera quelque 400 millions d'euros, sous réserve du projet retenu, entièrement financés sur les ressources propres du musée, grâce à l'argent apporté par le Louvre Abou Dhabi et des appels au mécénat, notamment aux Etats-Unis, a dit l'entourage présidentiel.

Le second volet, plus technique, vise à adapter, sans le fermer, le musée en termes de normes de sécurité, environnementales, et améliorer son confort et la qualité de protection des oeuvres. Il devrait s'étendre sur une dizaine d'années et coûter, aussi, entre 300 et 400 millions d'euros.

Billet différencié

En ces temps de disette budgétaire, Emmanuel Macron a validé l'idée de Rachida Dati d'introduire un billet d'entrée plus cher pour les étrangers non membres de l'UE dès le 1er janvier 2026.

Cette tarification différenciée pourrait rapporter à terme une vingtaine de millions supplémentaires par an, si l'entrée est fixée à 30 euros pour les étrangers et si la fréquentation atteint 12 millions de visiteurs annuels, l'objectif visé par le président.

Emmanuel Macron a dit vouloir appliquer ce billet différencié à «d'autres musées ou monuments».