Vers 05H30 GMT, le titre Nissan grimpait de 4,05% à 441,2 yens à la Bourse de Tokyo, dans un marché en hausse de 0,51%. Il avait gagné jusqu'à 5,8% plus tôt mardi.
Nissan, massivement endetté et dont le bénéfice d'exploitation s'est effondré, avait ouvert fin 2024 avec son rival en meilleure santé Honda des négociations en vue d'un mariage pouvant donner naissance en 2026 au troisième constructeur mondial.
Mais Honda et Nissan, respectivement deuxième et troisième constructeurs japonais derrière Toyota, ont officiellement mis fin aux discussions la semaine dernière: Honda, en situation de force, souhaitait transformer Nissan en simple filiale, ce que dernier refusait farouchement.
Cependant, le Financial Times a rapporté mardi, citant des sources proches du dossier, que Honda serait prêt à reprendre les négociations si le patron de Nissan, Makoto Uchida, démissionnait au profit d'un nouveau patron susceptible «de mieux gérer les oppositions (au plan de fusion) en interne».
Contactés par l'AFP, ni Nissan ni Honda n'ont souhaité faire de commentaire.
La perspective d'une possible reprise des discussions, providentielle pour Nissan alors que le constructeur reste dans une situation très vulnérable, a réjoui les investisseurs.
Suppressions de postes
«Les relations entre M. Uchida et son homologue à la tête de Honda, Toshihiro Mibe, se sont détériorées, Honda étant frustré par la lenteur de la restructuration de Nissan et la profondeur de ses problèmes financiers», explique le FT.
Sous pression, Nissan avait annoncé en novembre supprimer 9000 postes dans le monde et réduire de 20% ses capacités de production. Honda avait cependant insisté qu'il ne voulait pas secourir son partenaire, sommé de concrétiser préalablement ses transformations structurelles.
Or, selon le Financial Times, Makoto Uchida «fait face à la pression du conseil d'administration de Nissan et de son partenaire Renault pour partir au cours des prochains mois, après la débâcle des pourparlers avec Honda», les administrateurs de Nissan ayant même «entamé des discussions informelles sur le calendrier du départ».
Le français Renault détient 35% du capital de Nissan et veille à préserver la valeur de sa participation, même s'il a entrepris de détricoter celle-ci.
Nissan a essuyé au dernier trimestre (octobre-décembre) une nouvelle perte trimestrielle inattendue, sur fond de plongeon de ses ventes en Chine.
Affaibli, le constructeur reste en quête d'alliés. Le géant taïwanais de l'assemblage électronique Foxconn (Hon Hai), fournisseur d'Apple, a indiqué être ouvert à un rachat de la participation de Renault dans Nissan.