Le sidérurgiste, qui avait indiqué fin 2023 qu'il comptait remplacer ses hauts fourneaux par des équivalents électriques, lance une «consultation avec les salariés et les syndicats sur les licenciements», a-t-il précisé jeudi dans un communiqué. Ces suppressions de postes concerneront 2000 à 2700 emplois, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.
British Steel, qui emploie 3500 personnes au Royaume-Uni, compte fermer «ses deux hauts fourneaux, ses opérations de fabrication d'acier et réduire la capacité du laminoir à acier à Scunthorpe» (à l'est de Manchester), a-t-il précisé. L'entreprise évoque différents scénarios, dont une fermeture «d'ici début juin 2025» ou a une date ultérieure.
«Les hauts fourneaux et les opérations de fabrication de l'acier ne sont plus financièrement viables en raison des conditions de marché très difficiles, de l'imposition de droits de douane et des coûts environnementaux plus élevés», a détaillé l'entreprise, qui dit perdre 700'000 livres (près de 800'000 francs) par jour.
Le président américain Donald Trump a imposé des droits de douane de 25% sur l'acier et l'aluminium. Au contraire de l'UE, le Royaume-Uni n'a pas riposté, misant sur la signature d'un accord économique avec les Etats-Unis qui lui permettrait notamment d'obtenir une exception en la matière.
L'annonce de British Steel a lieu sur fond de tension avec le gouvernement sur une aide publique pour aider l'entreprise à passer aux fours à arc électrique, le groupe ayant rejeté une proposition du gouvernement - d'une subvention de l'ordre de 500 millions de livres, sur un budget total qui pourrait dépasser 2 milliards de livres, de source proche du dossier.
Mais le gouvernement comme l'entreprise ont précisé que les discussions se poursuivaient.
Ancien fleuron britannique, en difficulté depuis des années, British Steel avait été sauvé de la faillite par le chinois Jingye en 2020.
Le groupe dit avoir investi depuis «plus de 1,2 milliard de livres sterling pour faire tourner ses opérations».